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Message non luPosté: 29 Juil 2021 16:09 
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Bonjour à toutes,

Je m'adresse ici en particulier aux femmes trans et transféminines. Ma question va vous sembler certainement très naïve : je viens d'entamer l'aspect médical de ma transition et je souffre d'épisodes accrus de dysphorie / états dépressifs (qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours). Dans ces moments de plus en plus fréquents, je me sens vide, morte, je ne ressens plus qu'un sentiment de rejet complet de chaque détail masculin de ma personne (mais aussi de la masculinité en général).

En début de transition (ou même plus tard), comment parveniez-vous à gérer (ou pas) cet état psychologique épouvantable ?

Merci à toutes pour vos réponses, vos suggestions, vos réactions, bref, tout sera le bienvenu ! :)


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 01:18 
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Inscription: 16 Déc 2020 15:18
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Salut

Ta question m'intéresse car ces derniers temps j'étais en plein dans une phase de dysphorie et pourtant j'ai commencé ma transition médicale depuis plus d'un an.

Les trucs pour éviter que les crises dysphoriques augmentent, pour les gérer :
Faire des activités genrées au féminin, éviter d'être seule, du shopping, coiffeur, soins du corps, le classement du dressing, les discussions entres copines, il faut éviter les trucs négatifs dès que possible, sortir dehors, se promener pour pouvoir être vue sans le masque, faire des selfies réussis, etc...

Cette phase que tu décris je l'ai eu aussi, le rejet total de la masculinité en général par exemple mais maintenant je n'ai plus ce rejet total même si je reste féministe à la base.
Le paradoxe de la transition médicale est que l'énergie psy qui nous permet de la commencer est en partie basée sur nos hormones mais le TH en les supprimant et avec nos traitements TH assez faiblement dosés, il y a un vide ou un désordre hormonal qui peut se créer. C'est comme la puberté, le chamboulement hormonal affecte nos humeurs c'est sûr et un TH mal fichu peut nous rendre dépressive mais les endos semblent assez mal maîtriser le sujet.

La transition médicale peut par moment accentuer la dysphorie car les étapes ne sont pas forcément égales et synchrones.
Les temps d'attentes entre chaque étape médicale sont très longs et renforcent nos crises potentielles.
Avoir un bon suivi psy régulier, cela peut aider mais si les RDV sont trop espacés ce n'est pas efficace pour éviter les crises.
Tout dépend aussi de nos interactions sociales, de notre vie amoureuse, etc...

Dans mon cas mes crises de dysphorie sont possiblement dû en partie à mon âge (57 ans).
Actuellement ma dysphorie est centrée essentiellement sur les parties physiques de mon corps, visage, rejet de mon sexe (absence de sexualité en attendant l'opé), mes formes trop masculines, l'épilation électrique me stresse pas mal aussi, les délais d'attentes pour les opés principales.
En fait ce que je pensais pouvoir supporter encore un peu, je ne le supporte plus du tout, c'est mon impatience et mon désir comme n'importe quelle femme d'être dans les canons de la beauté féminine, mes interactions avec les médecins qui ne sont pas toujours fluides, c'est tout ce ressenti négatif mal gérer qui renforce ma dysphorie.
D'une certaine manière la dysphorie est un état qui est proportionnel à notre ressenti négatif avec notre corps même si on est une femme, l'erreur est de croire que le TH et les opés vont tout résoudre, il y a plein de femmes cis qui peuvent être déprimées et mal dans leur peau.
Mais j'essaye d'accepter les choses comme une femme d'un certain âge qui sait qu'elle a un corps imparfait sinon je risque d'aller droit dans le mur.
Il faut apprendre à apprécier l'acquis plutôt que de voir le verre à moitié vide constamment car on doit tenir plusieurs années avant de trouver son équilibre post transition.


Bises


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 15:49 
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Inscription: 26 Juil 2021 18:22
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Merci infiniment pour ta réponse, Choupi.

J'y trouve un écho exact à ce que je ressens, parce que la majorité de ma dysphorie est centrée sur mon corps (cette silhouette de garçon longiligne sans hanches est un outrage au féminin à mes yeux), mon visage, ma voix. Effectivement, la lenteur entre les rdv médicaux (orthophonistes ou autres) accentue aussi ma dysphorie dans ces moments d'attente.

L'épilation par électrolyse (une nécessité dans mon cas) est épouvantable à gérer... car je dois me laisser pousser la pilosité faciale (je ne parviens pas à dire 'barbe'), ce qui empêche toute relation sociale au féminin pendant plusieurs jours. Un cauchemar à vivre.

Je ne pense pas que mes épisodes dysphoriques à répétition soient une conséquence d'un TH mal dosé (que j'ai commencé il y a 25 jours seulement), mais bien une prise de conscience de mes "défauts" physiques, et ce malgré la profonde bienveillance de certains de mes amis qui me répètent que je suis 'magnifique', 'très féminine' etc. Ca n'atténue malheureusement pas les crises ni ce que l'on ressent.

Le rejet de la masculinité en général (je suis féministe comme toi) est plutôt la conséquence du dégoût de mon corps et de ses limites. Il est très difficile de commencer une transition après 50 ans et j'en fais l'expérience.

Mais... il y a quand même de très beaux moments à vivre et je suis ton conseil : je sors faire du shopping, je classe mon dressing, j'essaye d'éviter les pensées négatives (très difficile). Bref, je me fais plaisir au féminin dès que possible.

Je t'embrasse et je te souhaite le meilleur pour la suite !
Chloé


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 19:10 
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Hello Chloe,

Je rejoins Choupi et ses propos bienveillants et de bon sens.

Se lancer dans une transition n'a rien d'anodin.
On peut apprendre en milieu scolaire les étapes pour enfanter mais rien de tel pour les transitions. Il faut apprendre sur le tas avec toutes les âneries qui ne manquent pas, même dans les publications pro.

C'est souvent décourageant et cela fait peur.
Dans les grandes lignes, en MtF, il faut effondrer la testosterone ( avec la Cyproterone, agonistes GnRH,... ) et apporter une quantité notable d'estrogènes ( estradiol et progesterone ).
Ce sont les bases.
Il faut savoir aussi que l'effondrement de la testo peut ( pas toujours ) avoir des effets dépressifs intenses qui peuvent être compensés par la progesterone par voie orale. C'est mon cas, avec la cypro sans progesterone je pleure sans arrêt.

La progesterone est parfois utilisée comme anti androgène, c'est un leurre. Cet effet est inexistant, sauf un faible effet à la longue contre les cellules de Leydig. Elle favorise modestement une conversion estradiol-> estrone moins efficace, à ne pas oublier le cas échéant.

La Cyproterone est plutôt mal vue maintenant compte tenu des risques de méningiomes, mais c'est surtout un résultat d'utilisation de doses massives 100 mg et plus du produit.
On tend maintenant au niveau international vers des doses de 25 mg.
Perso, j'ai commencé à 12.5 mg, puis 2 mg/j et depuis peu 1 mg/j et cela passe très bien avec un risque infime de méningiome.

La Progesterone est supposée favorable pour la poitrine. C'est controversé. Je ne sais pas dans mon cas, mais pas d'effet nuisible.

Le taux d'estradiol.
Selon les sources :
Copier les femmes ménopause vers 50 pg/ml
Endocrine Society : vers 200 pg/ml ou pic lutéal.
Rania : bien au dessus... Voir ses messages sur le forum.

Perso j'ai été vers 300 et au delà avec 900 mais c'est trop et je ne le recommande pas.

Un peu de vocabulaire
E1 Estrone
E2 estradiol le principal dans nos cas
E3 estriol
E4 estetrol ( ne nous concerne pas )
P4 Progesterone
PRL Prolactine
CPA Cyproterone Acetate/Androcur
LH : lutéinizing hormone qui commande la testo.
axe HPG : axe hypothalamus - pituitaire - gonades qui régule la LH et testo.

Tu entres dans un parcours difficile et magnifique, l'aventure de ta vie mais il arrive un moment où on ne peut plus attendre.

Je te conseille vivement un psychologue clinicien pour te suivre.

Bises,

Meav

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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 19:43 
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Inscription: 26 Juil 2021 18:22
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Merci pour ta réponse très complète et très technique, Maev.

J'en suis vraiment au tout début du parcours, sous 2 doses d'Œstrogel (et rien de plus). C'est la prescription qui m'a été donnée par la médecin qui assure mon suivi hormonal.
A quel moment puis-je démarrer la prise de progestérone ? Après 6 mois de TH ? Moins ? Plus ? J'avoue que de ce côté, je n'ai aucune info, ou du moins, j'ai déjà entendu tout et son contraire. J'aimerais venir au prochain rdv médical avec davantage de renseignements.

Je suis suivie par une psy travaillant pour l'assoc à laquelle je me suis adressée (Genres Pluriels à Bruxelles pour la citer). Mais je ne sais pas si ce sera suffisant pour apprendre à gérer les crises de dysphorie. C'est vraiment très compliqué.

Si on ne connaît pas d'autre personne trans amie, difficile d'obtenir une 'do list', d'autant plus qu'une transition n'est pas l'autre, en fonction de l'âge aussi (j'ai 53 ans, c'est pas rien pour débuter une telle aventure).

Encore merci pour tes infos, ça me sera utile.

Bises
Chloé


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 20:03 
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Avec 2 doses, c'est 1.5 mg d'E2, c'est peu et insuffisant. Il sera bon d'augmenter par palier cette dose ( par ex. une dose en + chaque mois ) jusque environ 3 mg/j.

L'estradiol seul a un effet de freinage de la LH, donc de la testo, mais cela reste faible à ces doses. Il faudrait des doses importantes d'estradiol ( > 6 mg/j ) pour cela mais ce n'est pas pratiqué en Europe.
Ajouter de la Progesterone dans ces conditions n'a aucun sens, on perd même un peu d'estradiol ( conversion en estrone ) et les récepteurs à la progestérone ne sont guère développés avant quelques mois et à dose notable d'estradiol.

Il faut passer à un freinage efficace de la testo, soit par le CPA, soit par un agoniste GnRH ( une injection tous les mois ou 3 mois ) dans les méthodes les + classiques. À ce moment là, la progesterone est éventuellement utile contre l'effet dépressif.

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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 20:05 
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@Chloe

Un TH à un âge supérieur à 40 ans pour schématiser, c'est une trithérapie hormonale :

- un anti-androgène LH suppresseur pour effondrer la T à un niveau plus féminin. Idéalement cyprotérone (car c'est de loin le plus puissante) ce qui permet la table rase (purger l'organisme de toute molécule de T, possible qu'avec de la cypro à au moins 25 mg jour)

- estradiol à dose efficace : dose efficace qui n'est pas déterminée par la quantité E2 absorbée mais par le niveau sanguin d'estradiol. Le niveau requis oscille autour de 200 ng/l (+/- 25 ng/l = incertitude de mesure, soit 175 à 225 ng/l) et il ne faut pas dépasser ce niveau non plus

- progestérone : utile si ACP à bonne dose pour contrecarrer l'effet dépresseur potentiel. A noter que la P4 ne devient efficace qu'à partir du moment où E2 est efficace (car seule E2 induit la synthèse du récepteur à la P4)

- associée à de l'aspirine à 100 mg/jour pour prévenir les effets éventuels thrombogènes car on a une association E2 forte dose + progestatif synthétique.

(perso : analogue LH-RH je ne suis pas une fan car c'est une voie injectable donc pas forcément pratique à l'inverse de la voie orale)

Il faut savoir que ce tryptique est impératif pour les transitions dites tardives (au delà de 40 ans) car il faut tenir compte du temps d'imprégnation de la T (qui se compte en décennies du coup)

Mais comme toujours, il faut trouver un endo qui maîtrise un TH-F (TH féminisant) ce qui est loin d'être aussi simple. Pour l'instant, tu es à dose de TH-S (S = Substitutif à dose de mamie ménopausée... dont il ne te faut rien espérer en terme d'efficacité de transition hormonale)

Point important : ne jamais espérer un effet LH suppresseur juste avec E2 / P4 (j'ai déjà démontré que c'était insuffisant et aboutissait à une augmentation de la T même si E2 à dose de 6 mg jour)

Rania


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 20:27 
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Merci pour ta réponse Rania.

Dans ce cas, pourquoi la médecin (qui m'a été conseillée par mon assoc et pas n'importe quel médecin généraliste ou endocrino sans connaissance des THF) me prescrit uniquement E2 (et quasi à dose homéopathique d'après toi) et rien d'autre, tout en connaissant mon âge. Je ne comprends pas. S'agit-il de sabotage délibéré ?

Autre petite question : à quelle dose doit être ACP pour commencer la prise de P4 ?

Merci pour tes éclaircissements
Chloé


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 20:32 
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Chloe-Noctula a écrit:
Merci pour ta réponse Rania.

Dans ce cas, pourquoi la médecin (qui m'a été conseillée par mon assoc et pas n'importe quel médecin généraliste ou endocrino sans connaissance des THF) me prescrit uniquement E2 (et quasi à dose homéopathique d'après toi) et rien d'autre, tout en connaissant mon âge. Je ne comprends pas. S'agit-il de sabotage délibéré ?

Autre petite question : à quelle dose doit être ACP pour commencer la prise de P4 ?

Merci pour tes éclaircissements
Chloé


Réponse très simple : ce n'est pas du sabotage mais un manque de connaissances médicales en hormonologie MtF. les endos en général utilisent les doses de TH substitutif des femmes ménopausées et les transposent sur les MtF sauf que ces dernières ont besoin d'un niveau E2 plus élevé car il s'agit de démarrer un nouveau programme de différenciation et d'éteindre le programme génétique masculin.

ET au risque de faire la mamie radoteuse, ton TH est largement insuffisant pour contrecarrer la T et déclencher une féminisation hormonale digne de ce nom.

Pour ACP : en France, P4 à partir de 25 mg/jour car forme galénique de comprimé à 50 mg sécable en 2. Pour d'autres pays, je dirai P4 à partir de 10 mg ACP jour. Mais pas d'ACP quand on arrive à 2 mg jour (pas obligatoire je veux dire)

Rania


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Message non luPosté: 01 Aoû 2021 21:19 
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rectificatif

je voulais dire pas de P4 obligatoire quand on est à 2 mg ACP jour

Rania


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Message non luPosté: 02 Aoû 2021 08:37 
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Merci pour tes réponses et ton rectificatif, Rania.
Je vais pouvoir demander à ma médecin de corriger le traitement, j'aurai de quoi étayer le dossier.


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Message non luPosté: 02 Aoû 2021 14:32 
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Hello Chloé,

En Belgique le CPA ( Cyproterone Acetate / Androcur ) est dispo en cpmés à 10 et 50 mg.
Il est facile de diviser un cpmé de 10 mg en 4 pour obtenir 2.5 mg à défaut de 2 mg.

En France, je dois préparer spécifiquement mes doses à 1 mg depuis les cpmés à 50 mg ou les faire préparer en pharmacie, les 10 n'étant pas dispo. Je pense bientôt passer à 0.8 mg en concertation avec mon endoc.

L'effet dépresseur dans mon cas se fait sentir même à 1 mg et je ne peux pas me passer de la Progesterone.

Il n'y a pas une relation linéaire dose / effet de l'effet dépresseur du CPA.

Note : sous CPA, un contrôle/surveillance des taux ACTH/Cortisol vers 8h est fortement recommandable.

Bises,

Meav

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Message non luPosté: 02 Aoû 2021 14:48 
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Merci pour ces précisions, Meav. J'en prends bonne note.
Je sais que l'effet dépresseur du CPA peut être dévastateur chez certaines personnes. La P4 parvient bien à 'adoucir' cet effet indésirable chez toi ?


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Message non luPosté: 03 Aoû 2021 14:43 
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Hello Chloé,

La P4 me convient très bien contre les effets dépresseurs du CPA.
Pas de soucis CPA + P4. Elle a un effet soporifique en +, aussi je la prend au coucher. L'effet est rapide : 15-30 min.

Les anciennes méthodes utilisaient un an de vie réelle en femme + CPA seul à haute dose. C'était pour les MtF sensibles au CPA intenable ou le suicide !

Mon ancien endoc me l'avait supprimé, j'ai dû utiliser du bromazepam à la place.
Mon psychiatre a accepté quelques semaines, puis il me l'a fait arrêter. Plus exactement il m'a demandé mon avis, et évidemment défavorable. Il aime beaucoup que la décision vienne de moi et il me connait bien, aussi cela marche à tous les coups...

J'ai changé d'endoc et repris la P4 ( il m'en restait ).

Beaucoup d'endoc veulent nous faire copier les taux d'hormones cis-F, mais sans la P4 ! Ce n'est pas logique... Certes, il y a un faible risque de thrombose mais vu les gros risques avec l'effet dépressif.

Note : P4 par voie orale, les effets diffèrent notablement par voie vaginale. La voie orale favorise les effets psy par le passage hépatique favorisant certains métabolites ( pregnanolones,... ).

Tout cela doit être impérativement supervisé par un médecin, ce sont ici des informations et nullement des prescriptions.

Bises,

Meav

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Message non luPosté: 03 Aoû 2021 15:00 
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@Chloe

En fait l'usage de la P4 est un peu plus complexe qu'il n'y paraît.

En effet, il faut savoir que la P4 est certes une hormone à part entière (donc avec ses effets propres) mais aussi un substrat dans la chaîne de synthèse de la T. Cela implique que tout apport de P4 exogène peut se transformer en T... si cette voie de synthèse n'est pas réduite au strict minimum.

Pour schématiser :

- E2 + P4 = la T baisse mais reste à un niveau soit masculin limite basse soit entre féminin et masculin ce qui empêchera la féminisation. IL y a 3 mécanismes imbriqués :
* quelque soit le niveau E2 : freinage LH par E2 et P4 insuffisant donc synthèse de T persistante
* quelque soit le niveau E2 : utilisation par les cellules de Leydig (dans les testicules) de l'excès de P4 pour fabriquer de la T
* E2 autour du plafond de verre (200 ng/l = seuil charnière de féminisation) : à partir de ce seuil E2 ne freine plus la LH mais stimule la synthèse de la LH hypophysaire (qui agit sur les cellules de Leydig pour la fabrication de T)

- E2 + P4 + progestatif anti-androgénique (style ACP à dose conséquente) : la voie de synthèse de la T est freinée quasi-intégralement. Donc l'excès de P4 exogène ne pourra pas être incorporé dans cette chaîne métabolique de la T (mais elle servira dans d'autres voies comme le cortisol par exemple). Seule cette trithérapie pourra être efficace car T freinée + apport de P4 sous réserve que E2 soit à dose efficace (objectif thérapeutique E2 sanguin : autour de 200 ng/l). Le blocage LH par l'ACP permet de s'affranchir de l'effet de rétrocontrôle positif de E2 au-delà du plafond de verre sur la LH hypophysaire.

(je ne sais pas si j'ai été claire : me demander si besoin)

Rania


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Message non luPosté: 03 Aoû 2021 16:07 
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Merci beaucoup, Rania.
Tu as été très claire, malgré mon manque de connaissance en matière de biologie.


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Message non luPosté: 04 Aoû 2021 14:19 
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Hello Chloé,

Le début d'un traitement peut être déstabilisant d'une part selon les effets des traitements mais aussi par les effets psy.
Se lancer dans cette aventure n'est pas anodin, comme j'ai dit souvent c'est parcourir une chemin de montagne difficile mais aussi très beau.
Le soutien est important et tu trouveras beaucoup d'aide parmi nous sur le forum. Il n'y a pas d'enseignement de la transition ni de livre "MtF pour les nuls".

L'hygiène alimentaire est importante.
Le tabac, et plus précisément toute fumée, est à proscrire car entre autre elle favorise la dégradation de l'estradiol par action par le Cytochrome P450. Heureusement je n'ai jamais fumé.
L'alcool est à éviter, quoique un baba au rhum de temps à autres n'est pas un grand risque.
Un régime équilibré est nécessaire, c'est du ressort des nutritionnistes ( je ne le suis pas ).

@Rania
J'ai un complément à prendre avec notamment cuivre et molybdène et je dois veiller à éviter les excès de fer, au besoin prendre du Desferal ( un très ancien produit pour réduire le fer ). Non, les espinards ne sont pas riches en fer, sauf à manger la boite ! Non, je ne suis pas adepte du Dr Cutler... Cela devrait te rappeler certains de tes messages :wink:

Bises,

Meav

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Message non luPosté: 04 Aoû 2021 15:00 
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Inscription: 26 Juil 2021 18:22
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Merci pour tes réponses, Meav.
C'est important d'être soutenu.e lors d'un parcours, je m'imaginais plus forte avant de l'entamer. Je n'étais pas assez préparée. Mais l'est-on jamais complètement ? Il faut aussi tenir compte de l'aspect social et des préjugés à notre égard, qui sont parfois très violents. Une transition est aussi un chemin vers une acceptation de soi et de ses propres limites. C'est très complexe parce que ça touche à notre identité profonde.

Je suis non fumeuse, donc de ce côté là ça va. Je surveille mon alimentation, j'essaye de manger le plus possible bio, mais je ne le suis pas encore à 100%.

Je viens de me faire établir mon bilan orthophonique, ce qui m'a fait beaucoup de bien, ça me fait progresser. La voix est, pour moi, un facteur de bien-être décisif, autant que le corps. C'est une source d'anxiété permanente pour le moment. Je sais que certaines de nos consoeurs parviennent à des résultats vraiment bluffants. L'important est d'arriver à son point de confort.

Bises et merci encore,
Chloé


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Message non luPosté: 04 Aoû 2021 23:20 
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Je peux te recommander le livret d'exercices de féminisation de la voix écrit dans le cadre d'un mémoire d'orthophonie par Thomas Pintiaux dirigé par Juliette Defever Riff et Corinne Adamkiewicz en 2018 et 2019 à l'Université de Picardie . Il faut fire ses exercices avec Voice tools sur tablette ou smartphone .
Bon courage


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Message non luPosté: 05 Aoû 2021 10:42 
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[]

Kikou et bienvenu :D
Chloe-Noctula a écrit:
et je souffre d'épisodes accrus de dysphorie / états dépressifs


Je ne comprends pas très bien les deux termes accolés La dysphorie est un mot inventé par le corps médical a une époque pour décrire la transsexualité.
Si le terme Dysphorie est utile sur une attestation pour te permettre de commencer ton parcours sans devoir recourir a des hormones achetées sur internet et te permettre d'etre remboursée c'est tres bien mais ce n'est qu'un terme et pas une réalité objective. Le doigt n'est pas la lune et tout dépends d’à qui appartient ce doigt.
Même s'il vaut mieux être "atteinte" de dysphorie que d’être cataloguée malade mentale comme c’était le cas en France il y a 20 ans c'est toujours quand même un trouble et a moins d’être adepte de la victimologie, jusqu' a preuve du contraire le désir légitime pour un citoyen de disposer de son corps et de changer de sexe n'est pas une maladie, juste un droit qui pourrait être inscrit dans la Constitution.

Par contre un état dépressif est un mal être qu'il ne faut pas accepter et l'ont doit en rechercher la cause.
L’estradiol est connu pour donner un effet euphorisant ( on constate cela chez la femme enceinte, la transsexuelle ou à certaine période du cycle menstruel ), il n'est donc pas normal que tu sois dépressive.
Cela peut bien sur être multi factoriel ( stress, environnement social, familial, mode de vie, hérédité etc )
Mais le premier coupable est a rechercher sur la notice fabricant de l'Androcur. Cette molécule est depuis des années mise en cause dans la dépression des utilisatrices.
Il y a un lobby pro androcur, c'est normal, déjà les médecins qui le prescrivent le font à l'encontre des recommandations de l'ARS et de la plupart des études sérieuses faites ces dernières années sur ce produit de Monsanto-Bayer

Il y aussi le poids de l'habitude, il a fallu des dizaines d'années pour que des poisons comme le tabac, le Mediator soient reconnus comme tels, il y a tant d'enjeux financiers et corporatistes qu'il faut beaucoup de morts pour qu'un produit nocif soit interdit ( il l'est aux Etats unis Ouf ! )
Et puis , c'est humain, quelqu'un qui a fumé 3 paquets de clopes pendant 20 ans et qui a la chance de ne pas avoir attraper de cancer des bronches sera toujours un militant du déni et de la minimisation du risque réel qui est statistique.. . Nos égos n'aiment pas reconnaitre nos choix personnels passés. :)

Je te conseille pour te faire ta propre opinion de rechercher sur Google l'adresse d’associations de femmes victimes de ce produits

Fais une expérience que j'ai faites moi même il y a 15 ans
Teste un arrêt de l'androcur pendant un mois et constate si tes états suppressifs s’atténuent ou disparaissent
Et au vue de ma transition complète réussie je ne pense pas que le fait d'avoir arrête ce poison m'es virilisée alors que j'ai des amies qui le prennent depuis 10 ans et qui ont encore des problème de passing



Bisou

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«Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme c'est la peau.» [ Paul Valéry ]
«Courage is contagious» [ Julian Assange - WikiLeaks ]
«L’homme ne doit pas tenter de dissiper l’ambiguïté de son être mais au contraire accepter de la réaliser.» [ Simone de Beauvoir ]


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Message non luPosté: 05 Aoû 2021 11:41 
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@Nadya

Je ne suis pas certaine que Chloé prenne de la cyprotérone comme elle l'a dit elle même :


Chloe-Noctula a écrit:
J'en suis vraiment au tout début du parcours, sous 2 doses d'Œstrogel (et rien de plus). C'est la prescription qui m'a été donnée par la médecin qui assure mon suivi hormonal.
A quel moment puis-je démarrer la prise de progestérone ? Après 6 mois de TH ? Moins ? Plus ? J'avoue que de ce côté, je n'ai aucune info, ou du moins, j'ai déjà entendu tout et son contraire. J'aimerais venir au prochain rdv médical avec davantage de renseignements.

Chloé


Donc dans le cas présent, le syndrome dépressif de Chloé n'est pas imputable à la cyprotérone... puisqu'elle n'en prend pas !

Je ne pense pas que tu saches les raisons réelles (pas celles qu'on raconte sur internet) de la non homologation de l'ACP sur le territoire américain (alors qu'il l'est sur le territoire canadien) : ce ne sont pas des questions d'effets secondaires, juste une question de leadership en terme de molécules pharmaceutiques (l'ACP étant produit par une entreprise européenne et n'a aucun équivalent anti-androgénique de force identique). C'est ce qui explique son AMM sur le marché canadien et non aux USA.

R.


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Message non luPosté: 05 Aoû 2021 13:36 
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salut,

Toutes les filles qui commencent une transition peuvent avoir ces épisodes dépressifs, comme je l'ai déjà dit, cela dépend de notre capacité à nous projeter dans le long processus d'une transition. Le début d'une transition est très énergivore, cela favorise les phases dépressives. De plus à 50 balais on n'a pas la pêche de nos vingt ans, c'est sûr.

Bises


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Message non luPosté: 05 Aoû 2021 14:26 
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rania-m a écrit:
@Nadya

Je ne suis pas certaine que Chloé prenne de la cyprotérone comme elle l'a dit elle même :


Chloe-Noctula a écrit:
J'en suis vraiment au tout début du parcours, sous 2 doses d'Œstrogel (et rien de plus). C'est la prescription qui m'a été donnée par la médecin qui assure mon suivi hormonal.
A quel moment puis-je démarrer la prise de progestérone ? Après 6 mois de TH ? Moins ? Plus ? J'avoue que de ce côté, je n'ai aucune info, ou du moins, j'ai déjà entendu tout et son contraire. J'aimerais venir au prochain rdv médical avec davantage de renseignements.

Chloé


Donc dans le cas présent, le syndrome dépressif de Chloé n'est pas imputable à la cyprotérone... puisqu'elle n'en prend pas !

Je ne pense pas que tu saches les raisons réelles (pas celles qu'on raconte sur internet) de la non homologation de l'ACP sur le territoire américain (alors qu'il l'est sur le territoire canadien) : ce ne sont pas des questions d'effets secondaires, juste une question de leadership en terme de molécules pharmaceutiques (l'ACP étant produit par une entreprise européenne et n'a aucun équivalent anti-androgénique de force identique). C'est ce qui explique son AMM sur le marché canadien et non aux USA.

R.


Je t ai donner la dernière fois le nom d un anti androgènes qui a terminé ses essais et rentre dans les protocoles us a dose surveillée. Les américains et un laboratoire japonais de Yokohama on developer cet anti andro pour le soins des cancer et il s’avère que c est un tres bon sujet pour les transition . Il est prescrit en remplacement des autres anti androgènes du fait de sa toxicité faible et de son efficacité.

Donc oui le protocole us s affine encore , c est un anti androgènes mis sur le marché en 2011 et en phase de test pour la population trans à Chicago depuis 2015 ( un des fameux numéros qui a faire sourire les reines des publication universaliste sur le sujet ) et autre précision un anti androgènes est souvent associé avec des molécules de préservation hépatique et c est en cela qu une transition c est de la chimie.

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Message non luPosté: 05 Aoû 2021 14:51 
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@Nathasha

Tout à fait je m'en souviens très bien.. Et je t'avais même précisé que malgré sa relative innocuité, il avait quand même une toxicité neurologique potentielle ainsi que musculaire (myocarde compris). Le foie dans tous les cas doit être protégé car la quasi-totalité des médicaments utilisés en thérapeutique MtF passe par le carrefour métabolique hépatique (sauf le zinc qui est un inhibiteur de la 5 alpha réductase de type 1 ce qui explique son utilisation locale ou générale pour l'acné)

De toute façon, tous les anti-androgènes efficaces sont issus de la recherche sur la thérapie contre l'adénome de prostate et/ou le cancer de la prostate (ce qui est somme toute logique puisque ce sont des pathologies androgénodépendantes)

Mais bon, le temps que cela rentre dans les us et coutumes des médecins dans l'Hexagone, il faudra s'armer de patience.. (beaucoup, beaucoup, beaucoup de patience)

Il n'empêche que la cyprotérone reste difficilement indétrônable.. Sauf par une autre molécule stéroïdienne synthétique (abiraténone) qui est un inhibiteur spécifique de la CYP17, ce qui permet de réduire considérablement (pour ne pas dire effondrer) le niveau de tous les androgènes, majeur (T d'origine testiculaire) comme mineurs (surrénaliens : DHEA et Delta 4).. Là encore c'est une molécule issue de la recherche sur le cancer de la prostate (c'est d'ailleurs son indication) mais les effets secondaires sont considérables (la liste ferait frémir n'importe qui, même moi..!). De plus cette molécule est à prescription limitée aux cancérologues avec PIH (Prescription Initiale Hospitalière) donc pas du tout en prescription "libre" par un médecin de n'importe quelle spécialité (contrairement à la cyprotérone)

Rania


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Message non luPosté: 05 Aoû 2021 15:32 
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D’où la discussion que nous avions eu sur les prescriptions de notre secte hospitalière et qui n etait pas dans les publications des génies en hormonothérapie qui font des articles sur des théories plutôt que des faits et des retours cliniques.

Alors oui mon endo a eu à me prescrire des molécules que l on ne trouve qu’à la pharmacie de l hôpital et qui répondent à un nom de code ( protocole d essais que nous signons de façon volontaire.

Et passe ensuite sous forme commerciale et ne peuvent être prescrites que par un médecin hospitalier
C est le cas pour l anti androgènes sus citer, et pour le delestrogen qui n est disponible en pharmacie que sur ordonnance hospitalière et dans deux pharmacie de Salzburg.

Je n ai jamais vue en France des molécules de préservation hépatique ou rénal lors d une THS , alors que certain traitement tire l organisme a force . Alors que pour trois biprofenid on te colle une boîte pour préserver l estomac et les reins , je pense que c est un manque de spécialisation de nos praticiens ou alors ils savent que les d’osées sont si faibles que le risque reste jouable.

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Message non luPosté: 06 Aoû 2021 00:05 
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Nadya a écrit:
Je ne comprends pas très bien les deux termes accolés La dysphorie est un mot inventé par le corps médical a une époque pour décrire la transsexualité.
Si le terme Dysphorie est utile sur une attestation pour te permettre de commencer ton parcours sans devoir recourir a des hormones achetées sur internet et te permettre d'etre remboursée c'est tres bien mais ce n'est qu'un terme et pas une réalité objective. Le doigt n'est pas la lune et tout dépends d’à qui appartient ce doigt.
Même s'il vaut mieux être "atteinte" de dysphorie que d’être cataloguée malade mentale comme c’était le cas en France il y a 20 ans c'est toujours quand même un trouble et a moins d’être adepte de la victimologie, jusqu' a preuve du contraire le désir légitime pour un citoyen de disposer de son corps et de changer de sexe n'est pas une maladie, juste un droit qui pourrait être inscrit dans la Constitution.


+1

L'avis à deux balles de la mère Choupi sur la dysphorie et la dépression :
J'avoue que j'utilise souvent ce terme, pour moi il signifie un mal être lié à son corps ou une impossibilité de vivre pleinement son genre mais tu as vraiment raison de souligner que ce terme est profondément décalé car la cause principale de notre mal être est lié à la société et au rejet des personnes ayant un ressenti de genre opposé à leur sexe de naissance.
En fait il renvoie à notre figure le fait qu'il faut nous soigner alors que ce que l'on demande est d'être libre de vivre notre genre et que l'on nous fiche la paix.
Ils sont biens pervers dans leur approche du genre tous ces gens soi disant dans la norme.
On n'est pas des malades mais le paradoxe est que ce terme permet de justifier nos traitements sous ALD en France mais bon on ne va pas cracher dans la soupe.
En effet il faudrait que l'on m'explique pourquoi avoir des activités, une apparence vestimentaire ou un comportement du genre féminin est perçu comme un trouble alors que ces activités sont perçues comme normales si on n'a pas de b... et que dans 99% des cas le sexe n'est pas lié à ces activités sauf si le regard des mecs se base uniquement la dessus pour estimer les activités classées au féminin.

On ne fait pas des cacas nerveux si une femme s'habille en pantalon et ne se maquille pas.
Ce "trouble" est lié essentiellement à notre ressenti au niveau du corps mais alors pourquoi on doit souvent se plier aux exigences vestimentaires typiquement féminines pour justifier notre dysphorie auprès des médecins cis. Les contradictions ne manquent pas si on creuse un peu et la bonne petite morale bourgeoise du milieu médical arrive à grand pas si on n'y prend pas garde.
J'ai dit à la psy que je voulais avoir un corps suffisamment féminin pour pouvoir m'habiller en jeans et chemise à carreaux, sans maquillage et que l'on me dise madame, elle a trouvé cela étonnant, pourtant la plupart des femmes ne passent pas leur temps dans la salle de bain à s’apprêter et elle sont pourtant femmes à 100%.

Donc toutes les femmes qui font appel à la chirurgie esthétique sont un peu dysphoriques aussi ^_^.

En théorie, dans un monde idéal, on pourrait nous accepter telles que nous sommes, le TH et la chir serait considérés comme une aide optionnelle pour palier aux défauts majeurs liés à notre sexe biologique de naissance, on serait considérées comme des femmes à part entière dès le départ mais on sait bien que c'est faux en pratique.
Si on fait appel à la chirurgie et au TH c'est essentiellement pour que l'on soit reconnu comme des femmes par la société et aussi ayant intégré dans notre psyché les normes sexuées des corps, on veut naturellement s'y conformer, comme la plupart des femmes.
Donc on ne peut pas forcer la société à nous accepter mais de là à retourner les arguments en nous traitant en malades, c'est assez hypocrite.

A l’extrémité du processus médical communément accepté, la chir de réassignation est importante dans une société qui ne juge que par la non présence de la verge pour valider si on est une femme ou pas et malheureusement notre psyché a été façonnée avec cette idée qui domine l'ensemble de notre société, c'est toujours paradoxal car à part nous même et nos conjoints personne n'est censé voir notre sexe. Ce n'est pas étonnant que les individus soient un peu perdu.

D'ailleurs, intellectuellement je sais bien que je pourrais garder en théorie mon sexe d'origine tout en me sentant une femme à 100% mais en pratique dans mon cas ce n'est pas possible, donc c'est probablement mon éducation, mon vécu et la société en général qui m'impose ce soi disant "choix". Je suis parfaitement consciente que je ne maîtrise pas grand chose mais je préfère aller dans le sens du poil pour m'éviter les migraines ^_^.

Alors quand je vois dans le miroir mon sexe, mon corps et mon visage, je suis la plupart du temps dysphorique, c'est à dire à l'opposé de l'euphorie et si on rajoute à cela les dégâts dû à mon âge, oui cela peut me déprimer un max suivant ma fatigue psy du moment donc les deux termes du sujet vont bien ensemble sans pour autant parler en tant que victime.
Un visage de mec de 50 ans ou de 60 ans ce n'est pas évident à gérer lors d'une transition, on a les traits marqués par des décennies de testo et en plus notre vie en tant que mec nous a fichu pas mal de détritus psy à "cleaner".
En principe si tout va bien la dysphorie diminue au fur et à mesure de la transition à condition que l'on mette des limites à nos premières espérances et que le TH soit un minimum efficace. Tout cela bouffe une quantité d'énergie pas toujours disponible sur le moment, ce qui peut créer des épisodes dits dépressifs en simplifiant.



Bises


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Message non luPosté: 06 Aoû 2021 10:34 
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Chaque société a ses codes et ses règles, la notre n’est pas parfaite,mais à l avantage de ne pas t’obliger à l’opération ou à d’autres truc pour avoir des papiers et pouvoir t habiller au féminin.

Ensuite il y a la culture et l image de la femme et de l homme dans notre société judéo-chrétienne et ce depuis des lustres et ca ce n’est pas demain que la vision changera en Europe. On identifie une femme à ses caractéristiques féminin secondaires autant qu’à son aspect vestimentaire, une femme qui n’a aucun des deux se ramassera du monsieur de la meme façon qu une personne en début de transition, ce n est donc pas du rejet mais de la culture societal .

Alors oui les extreme voudraient la revolution des genres , l’abolition du sexe sur les papier et l égalité absolue entre homme et femme sur la base de la neutralité. Ect ect , faut pas rêver .

Les femmes d un certain âge comme moi luttons contre les affres du temps et ce n est pas de la dysphonie mais plutôt une course contre le temps dicté par la politique de notre société pour l’image.

Ensuite pour ce qui se situe dans la culotte j avoue que oui c est de l ordre du privé tant que cela n a pas de répercussions sur les lieux fréquentés. Nous n avons pas à imposer nos façon de voir dans un monde régi par des règlements et des normes .une femme Cis n’a pas à être confronté à un sexe masculin dans un lieu non mixte , sous prétexte qu’une minorité a décidé que le sexe n etait pas représentatif d un genre. Et je comprend que certaines féministes suite à des campagnes de forcing de certains groupe , décide que certain lieux soit réservé aux personnes de sexe féminin ou masculin présent anatomiquement parlant. Beaucoup on jouer du sexe présent sur les papier pour passer outres.

Personnellement je n ai pas envie de me retrouver en présence d un penis dans un saunas ou une plage non mixte ou la nudité est de mise . Un penis restera pour moi un organe masculin et donc même si le genre est féminin je ne peux pas faire abstraction.

Et c est cette fameuse conformité qui pose problème pour beaucoup de femme et d homme, qui ne remettent pas en cause le genre de la personne mais le sexe présent, d ou la demande de création de lieux dédiés et spécifique aux personnes ayant conservé leurs sexe de naissance et exprimant un genre différent, c est comme la différenciation de vestiaires homme femme il n y a pas de discrimination mais une évolution vers une troisi Case .

Alors oui dans un monde idéal , il n y aurait pas de différence , les gens seraient open et gentil avec tous , il n y aurait pas d agression, pas de féministe, ce serait le monde de oui oui. Mais voila on ne révolutionne pas une société et un monde qui a des codes etabl Depuis des centaines d années .quand je vois les avancées en 20 ans part rapport à d autres pays qui nous entoure, c est déjà un sacré succès.

Ensuite l ald c est uniquement pour un protocole de soins pris en charge, si nous supprimons la médicalisation ce sera difficile d obtenir une prise en charge, la comparaison avec les femmes enceintes de certaines activistes me font rire car ce n’est pas gratuit le suivi d une femme enceinte.et ensuite la prise en charge dans notre société. Beaucoup de personnes trans qui répondent aux cases travaillent et réussissent à s en sortir, comme quoi la société a beaucoup évoluée dans ses concepts. Des Gay des lesbiennes et des trans sont impliquées et travaillent au quotidien, il y a toujours des agressions et des remarques lors d expressions de l orientation ou de l identité par des bas de plafond. Mais en règle générale tu n aurait certainement pas eu les meme liberté il y a 20 ans . Et ou cela coince c est quand on cherche à sortir des cases et a l imposer à la société majoritairement binaire . Les pronoms nouveaux truc a la mode ,que je n’utiliserai jamais, les terminologies révolutionnaires et thèse fabriquer par des chieur de papier , notre société évolue et il faut accepter certains codes pour s y intégrer. Ceux qui les refusent sont souvent déjà à la base dans des groupes contestataires au départ , et comme en 68 les intellectuels qui poussent à coup de discours,rentreront dans le rang et seront de bon toutou avec l’âge , et il laisseront sur le pavé les suiveurs qui resteront à vie marginalisés faute de capacité d intégration.

Donc notre société n est pas parfaite,mais ce n est certainement pas la pire .

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nathasha69 a écrit:
Un penis restera pour moi un organe masculin et donc même si le genre est féminin je ne peux pas faire abstraction.

C'est pourtant un blocage mental qu'il est facile de dépasser avec un peu d'ouverture d'esprit.

Mais c'est malheureusement de cette façon que raisonnent la plupart des gens et c'est aussi à cause de cette vision pudibonde et rétrograde que le monde médical s'obstine à opérer les bébés intersexes qui n'ont rien demandé et dont beaucoup ont souffert, souffrent et souffriront leur vie entière.

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Message non luPosté: 06 Aoû 2021 12:19 
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Étant assez concerné par le sujet de l intersexuation , ne pas mélanger une personne qui souffre d une malformation congénitale et qui se retrouve a être conformée contre son grès par le monde medical sans son consentement ( on ma op a l age de 6 ans pour un hypostasias et une correction hypoplastique ) et traitement aux hormones de croissance avant qu elle ne soit interdites sous cette forme en 1984 .

Et une personne qui est née avec un sexe masculin ou féminin parfaitement fonctionnel , l organe reste ce qui défini le sexe est pas le genre , une femme lesbienne n est pas attiré par l autre sexe et si elle a une relation sexuel avec une personne présentant et utilisant le sexe opposée ce n est plus une relation lesbienne , mais hetero peu importe l expressions de genre .

J’adore quand des gens viennent nous expliquer que ne pas vouloir considérer le genre uniquement dans une relation plutot que le sexe c est de la transphobie, alors dans ce cas les orientation sexuel pourraient être résolu par l expression de genre . Ce n est pas être transphobe de ne pas poursuivre une relation a cause du sexe present , ou refuser d etre dans un lieu de nudité non mixte avec une personne du sexe opposé.

Et non l ouverture d esprit a bon dos , avec de. Ouverture d esprit nous n aurions plus de barrière pour rien , plus d orientation car nous abolirions le sexe , plus besoins de sexe sur les papier ou a l etat civil , l égalité universelle nous serions tous neutre ou du genre choisi sans y être bloqué.

Nier l importance de la différenciation entre le sexe ( organe present) et genre c est de l utopie pur et simple , je suis attiré par les personne masculine de sexe masculin dans le cas contraire cela reste impossible et je ne vais pas changer d orientation sexuel sous prétexte que c est une vision pudibonde et retrograde de ne pas vouloir dépasser mes ideos . Une hommes qui souhaite nouer une relation avec une femme et avoir des relations avec une femme se trouvera désarçonnée par la presence d un organe masculin , c est sur avec certaines idéologies il pourrait dépasser ses ideos, va expliquer ca a une femme lesbienne ou a un homme gay si a l arrivée il découvre que c est pas conforme a ses attente . Tu lui expliqueras qu’il est retrograde et qu il reste bloqué dans une vision trop normée que l amour et le sexe c est universel peut importe le sexe present .

Pareil pour les femmes de personne trans qui décident de divorcer , combien de fois j ai entendu les critiques sur elles . Désolé elles ont épouser un hommes avec ses spécificités et meme si l amour n est pas uniquement sur le sexe , c est une des composante que certaines ne peuvent et ne veulent pas dépasser . Certaines font avec car le couple a déjà de nombreuses années, et elle ne se voit pas tout recommencer ou pour les enfants , et d autre préfère la rupture car c est impossible pour elles de continuer. On peut et parfois difficile de vivre avec un conjoint qui développe une maladie ou un handicap et beaucoup le font , mais comme on nous rabâche que la transidentité n est pas une maladie nous n avons pas a l imposer a notre compagne ou compagnon et devons accepter comme motif légitime de séparation.

Je pense que nous ne serons pas d accord, pour moi le sexe et le genre sont deux choses différentes , il est possible d etre de genre féminin et reconnue comme femme , mais les lieux de non mixité liée aux sexe doivent rester réservés aux personnes avec ce sexe et pas son opposée. Ce n est pas de la transphobie mais de la différenciation sexuel sur l organe present , comme des vestiaires ou des saunas non mixte homme femmes .

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