Le forum I - TRANS - Transgenre et Transsexualité | Transidentité - Infos et Rencontres

Bonjour à toutes et tous,

J'essaie de me remémorer les signes qui m'ont donné la certitude que j'étais une fille.
Il y a eu des moments Oui et des moments peut-être, voir Non.

A 4/5 ans je ne démords pas. Je n'ai pas de doute. . Je m'identifie à mes deux sœurs aînées que je copie dans tout. Jusqu'à faire pipi comme elles, assise

Et j'ai bien sûr fait quelques "bêtises" qui m'ont été rapportées par mes sœurs, parce que je n'en ais pas souvenirs. M'habiller avec la robe d'une de mes sœurs pour aller en classe. Piquer le rouge à lèvres de la gouvernante Noël. Me glisser dans leur chambre pour jouer avec leurs poupées et la mini dînette.

Mon père m'a dit que les garçons ont un zizi et pas les filles Je ne l'aime pas celui là, parce-que c'est lui qui me fait prendre conscience que je suis un petit garçon. Cela ne m'arrête pas pour autant.
J'ai une peur bleue de mon père et Noël n'a pas de temps pour mes enfantillages.

J'étais extrêmement renfermée sur moi-même. Est-ce une réponse à l'incompréhension de mes parents ou autre chose ?

A 6 ans, La maladie me stop dans tous mes souvenirs tous se rapportent à cet état.

D'à partir de 7 ans jusqu'à mes 17 ans je suis pensionnaire. Aucuns jouets, que des jeux imaginaires. Mon jeux de rôle préféré, Une princesse incognito qui doit vivre cacher. Je me crée une dînette avec des cailloux. Je n'aime pas les jeux où il y a des garçons. Je préfère jouer avec les filles.

A un moment donné je fais de la résistance passive. Je me crée mon monde à moi. Je commence à réfléchir au féminin. J'ai un besoin de m'identifier. Je lis des livres de princesse. Je vis une double vie, la mienne et celle des autres.
En vacances, dès que je peux, à l'insu de tous, je m'habille avec les robes et jupes de ma mère. Uniquement les robes et jupes, le reste ne m'intéresse pas. J'aime me regarder dans la glace. En vieillissant je continue avec les fringues de mes sœurs. J'ai une poitrine qui commence à pousser à la puberté et je mets les soutifs de ma sœur aînée, je ne me rase pas Je n'ai aucun doute. Je suis une fille.

Et puis.... Calme plat sur ma condition jusqu'à très tard dans la vie. Je suis adulte. Fini le temps de l'insouciance, bonjour le monde du travail et des responsabilités. Je considère que tout cela est de l'enfantillage, un jeux peut être.

J'ai un certain mal aise. Je suis extrêmement sensible, hyper émotive et traîne une multitude de maladies en tout genre qui me diminue. Mais même si je sais maintenant que je suis un garçon, j'estime ne pas être née dans le bon corps.Je commence à me renseigner.

J'ai un rêve. Je ne veux pas ressembler à une femme, mais être une femme. Une vraie. J'idéalise ce devenir. Je veux faire des enfants. Avoir un enfant à soi, c'est donner la vie et c'est la certitude absolue d'être une femme. En 90, fini le rêve. J'apprends que c'est impossible de faire des enfants. C'est le début d'une descente aux enfers.

Un désert s'installe. Je suis déçue et je m'en veux d'avoir idéaliser. Je n'ai plus d'attache avec ce monde imaginaire. Je me raccroche au monde masculin. On me dit que je suis un homme. Ils ont peut-être raison pour finir.

Une lueur d'espoir arrive en 2002. J'ai un chromosome féminin dans les chromosomes masculin. Je suis XXY. Bizarrement, mon endocrinologue m'annonce cela comme une tare et moi je reçois l'info comme une excellente nouvelle. Je n'ai aucun symptôme ressenti. Oh bien sûr cela m'explique pourquoi je suis la plus grande de la famille, j'ai une atrofie des testicules, les seins qui ont poussés, une peau ultra douce, une masse musculaire féminine et que je suis stérile... Mais tout cela fait partie de moi depuis longtemps et cela ne me gène pas.

Mon endocrinologue me met sous androtardil et sous Levothyrox pour une hyperthyroïdie. Les effets qui s'ensuient m'incommode. De la moustache et une barbe. Je prends 10kg de muscles, je fais de l'acné. J'ai une libido en dents de scie. Je rattrape mon âge.
Plus cela va et plus je m'enfonce dans un dégoût de vivre comme cela. Je grossi à vue d'œil. Je prends 20kg en plus. Je prends une décision radicale. Je vire l'endocrinologue et les Médoc.

J'ai des difficultés à me situer vraiment. Je broie du noir. Je n'ai plus le goût à rien. Tout va mal. Rien n'avance. Je ne me plaît pas.

Quelques temps après, je trouve un site de transgenre. J'ai maintenant une ligne de conduite. Mais j'y vais de temps en temps lorsque je suis mal dans ma peau. En fait je prends conscience qu'à ce moment là que je suis une femme à part entière. Je sais ce que je veux. Il n'existe plus aucun doute dans ce que je serai.

Il m'a donc fallu énormément de temps pour être moi. Il y a eu des certitudes, puis des déconvenues. J'ai vécu une vie d'homme. J'aime ma femme et mes deux enfants 13ans et 6ans. Je ne regrette rien.

Je pense et réfléchie au féminin. Tout mon entourage est au courant. Mon quotidien est entièrement au féminin Je suis une femme et fière de l'être.
Je suis heureuse, avec une euphorie débordante, je suis resplendissante.

Je me prénomme Nane. C'est un prénom qui regroupe deux qualités. C'est pour cela que je le porte.
- une femme qui se construit toute seule.
- une femme qui ne lâche rien et qui va jusqu'au bout des choses.

Reste maintenant à mettre mon corps en adéquation.

Désolée pour ce long message

Bises

Nane

_________________
C'est ( presque ) gagné !

La vie est vraiment génial.

Bonjour à toutes et tous,

Ce post ne demande pas de réponse.
Il est là plus pour moi. C'est un moyen de me comprendre et de faire le point.
En quelques sortes, la passation du monde d'avant à celui d'aujourd'hui.

Un peu folle, la guêpe.

Nane

_________________
C'est ( presque ) gagné !

La vie est vraiment génial.

Moi je dirais juste - si je ne fais pas figure d'intruse sur le topic - qu'avant même de se demander le "quand", le "pourquoi", le "comment" de sa transidentité - pourquoi ne pas se dire avant tout que tu es toi-même ?

Avant de te demander "quand me suis-je sentie fille" ou "quels ont été les marqueurs de ma féminité", pourquoi ne pas se dire avant tout "je suis Nane depuis toujours et point barre" ?

Gros gros bisous

_________________
"Joue pas à ça avec moi, tu sais qu'chui une déglingo"
"Chin'up"
"FATTE CAZZI VOSTRI"
"Mio cinghiel... je t'aime"
[Mimma]

@Mimma06

TU AS RAISON !!!
Mais oui ..mais c'est bien sûr ...

Pourquoi franchement me prendre la tête ?

Merci.

Gros, gros, gros bisous

Nane

_________________
C'est ( presque ) gagné !

La vie est vraiment génial.

Gros gros bisous aussi,
Tu es une fille gentille, et je t'aime beaucoup,

La déglingo du coin

_________________
"Joue pas à ça avec moi, tu sais qu'chui une déglingo"
"Chin'up"
"FATTE CAZZI VOSTRI"
"Mio cinghiel... je t'aime"
[Mimma]

Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, à 42 ans (si j'en crois un précédent récit) tu as accepté ce traitement en sachant en quoi il consistait et les conséquences qui en découleraient...
Quels étaient tes désirs à ce moment ?
As-tu accepté par ignorance ?

_________________
Music : https://www.youtube.com/@desanges1999/videos

Mes livres: https://urlz.fr/ngng

@Cheyenne,

A un moment de ma vie, je suis franchement désespérée. J'ai l'impression que je ne serai jamais une femme.

Je finis par me persuader que vaut mieux vivre en homme en assumant cette situation plutôt que d'être toujours assise entre deux chaises.

En 2001, vers le mois de mai. Je deviens Musulman et le 10/05/2002, je me marie avec ma femme actuelle, au Maroc.
Fin novembre 2002, je me trouve en réanimation et un séjour à Bichat. Ma moitié me rejoins en France en décembre 2002.
Au même moment, l'endocrinologue trouve ce syndrome.
Au moment de la consultation, il me dit qu'il me prescrit une piqûre d'androtardil, une par mois. Et m'explique que c'est pour le "confort" du couple. Parce que les analyses n'encouragent pas à une libido épanouie.
A ce moment là, je ne connais pas du tout ce que cette piqûre va me faire.
Sur le temps, un paradoxe se crée et me coince dans une situation que je n'arrive pas à gérer.
Je suis un homme qui doit "assurer" et en même temps je ne me reconnais pas. L'androtardil m'aide et en même temps il m'attire sur un devenir que je repousse. Et plus on avance dans le temps et plus je m'effondre, plus les effets induits de cette piqûre m'incomodent. Je n'ai pas de solution. Je fini par espacer les piqûres et au bout de quelques mois, je ne prend plus rendez vous avec mon endocrinologue.
Côté relation maritale, cela se maintient mais avec une envie réduite.
C'est le début de mes premiers posts sur i-trans et l'espoir renaît d'un avenir féminin

Porte toi bien

Nane

_________________
C'est ( presque ) gagné !

La vie est vraiment génial.

_________________
La drague c'est comme le cortisol : il en faut pour vivre mais on s'en habitue et quand y en a trop ça tourne mal.

transitionner c'est s'abandonner à soi

@Plûme
Le paradoxe fait que c'est la testo qui te maintient dans ta déprime en t'empêchant d'être encore plus déprimée.
Sans la testo et avec peu d'E2, tu risques des coups de spleen extrêmement forts et dangereux, tout dépend si tu as des grains à moudre pour entretenir ces états. En ce qui me concerne, j'ai de quoi alimenté un régiments de regrets pour faire simple et j'ai expérimenté malgré moi l'effet secondaire d'une orchi avec des doses d'E2 insignifiantes. Heureusement que j'ai pu m'exprimer sur le forum, cela m'a permit de décompresser un peu pendant le covid, le temps de pouvoir avoir un TH plus équilibré.

Bises