Le forum I - TRANS - Transgenre et Transsexualité | Transidentité - Infos et Rencontres

Bonjour je suis nouvelle sur le forum, si j'oublie de dire/faire des trucs formels désolée à l'avance :/

Pour me présenter très très rapidement côté identité de genre/parcours/truc je me suis "trouvée" il y a un peu plus d'un an. Découvrir la transidentité a fait une sorte de déclic dans tous les petits bugs dans ma vie que j'arrivais pas à assembler comme je voulais.. ça m'a permis de mieux comprendre toutes ces petites choses qui coinçaient dans mon passé..(et certains épisodes plus "conséquents" dans ma vie..).. ces petites choses coincées dans "moi"... Bref j'explore ma féminité tranquillement, je me sens à l'aise loin des personnes et pensées toxiques qui m'empêchaient d'avancer jusque là... je m'autorise petit à petit à être "moi-même" (aussi flou que ça puisse paraître), et petit à petit je me sens plus confiante et légitime à ne pas me reconnaître dans les schémas "cis", à plutot me sentir "meuf"...

Peut-être que j'aimerais me présenter un peu mieux plus tard, je sais pas trop encore ce que je vais pouvoir trouver ici.. ce qui est sûr c'est que je me sens assez seule là où je suis pour ce qui est du soutien.

Voilà, dès mes premiers questionnements j'ai tout de suite voulu préparer le "terrain administratif" pour prendre "mes" décisions, à mon rythme, et pas dépendre de la hiérarchie médicale et étatique. Du coup j'ai mon ALD, une "attestation" de "dysphorie de genre" d'un psychiatre super sympa que j'espère pouvoir revoir assez vite, je fais des séances d'épilations laser du visage.. et je prends des cours d'ortho et de chant parce que j'ai horreur de ma voix.

La prise d'hormones féminisantes m'attire bezaucoup et depuis longtemps, toujours un peu plus de jour en jour, mais je veux être sûre de moi si je fais ça, et je veux que ça soit mon choix intime et personnel, que rien d'autre ne m'y pousse (la pression du passing, la considération/déconsidération d'autres personnes trans, les avis/volontés du corps médical et des institutions...).

Or l'orthophoniste que je vois est assez intrusive dans ma vie privée. Elle me demande beaucoup de détails de mon parcours, me demande quelle relation j'ai avec ma famille, quelle est ma sexualité etc... sous prétexte qu'elle veut "s'assurer" de ma condition pour la prise en charge de l'ALD... Je n'arrive pas à savoir où sont ses droits et où ils s'arrêtent. Est-ce que vous auriez des réponses là dessus, de la lecture sur le sujet ? Merci mille fois..

Elle met aussi beaucoup de pression pour que je prenne un TH, en m'expliquant que les hormones permettent de "mieux atteindre une voix féminine". Vrai ou gros bullshit?? La plupart des avis que je trouve disent plutot que ça ne change rien... mais difficile de sortir de l'anecdote :/

En sachant qu'elle bosse en relation avec un endocrinologue qui se dit "spécialisé dans la transition de genre"... réputé transphobe et dangereux envers ses patientes mtf... chouette.

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La drague c'est comme le cortisol : il en faut pour vivre mais on s'en habitue et quand y en a trop ça tourne mal.

transitionner c'est s'abandonner à soi

@MissLu

Désolée de casser l'ambiance... mais non le THS féminisant n'aura aucune influence sur ta voix...

Petite explication : la testo agit sur ses récepteurs au niveau des cordes vocales pour les rendre plus rigides ce qui explique la voix masculine plus grave...

Mais il n'y a pas de retour en arrière possible : en effet, la réduction drastique de la testo n'y changera rien... car ceci est figé une fois pour toutes.

L'orthophonie te permettra simplement d'apprendre à contracter les muscles avoisinants pour accéder à un registre plus aigu donc le THS qui rend ta voix plus aigue, tu oublies d'office!

De même le THS ne va pas influer sur ton cerveau pour te permettre de trouver ta voix féminine...

R.

On ne change pas de voix , les hormones te donneront des cuisse douce; mais tu gardera ta voix ! Il y aura toujour une pour te dire le contraire via une de ses lectures ou via une experience perso! La seul et unique façon, c est de calmer le timbre de sa voix , de choisir l intonation de depart , de changer son rythme vocal son debit et de respirer , ne pas forcer la voix éviter de hausser le ton , la regulation c est la solution , ne pas essayer de changer sa voix en forçant la gamme inférieure résultat cage aux folle garanti .

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Longue vie et prospérité.

Hmm.. Deux réponses, deux points de vue (un peu) contradictoires lol si vous avez de la lecture scientifique là dessus... ou des choses plus solides que des avis personnels n'hésitez pas.. c'est pas que je suis maniaque mais je baserais pas une décision aussi importante que mon traitement hormonal sur ces avis huhu u__u Mais bon j'imagine que les données médicales récentes qu'on peut avoir sur le sujet doit être vraiment rare :/ En tout cas merci pour les réponses c'est quand même super gentil n__n


Pour le traitement je pense que ce qui me retient surtout c'est :
1)Déjà attendre d'avoir moins de barbe et me sentir plus féminine, pour pas passer par le stade seins/barbe où je pense que je me sentirais encore plus dysphorique que si j'y allais plus doucement en prenant patience, même si c'est pénible d'attendre...

Là encore la dermato me dis que je devrais prendre des hormones sinon mes poils repousseraient plus vite et je ferais donc beaucoup plus de séances pour rien. Sauf que j'ai lu quelques trucs sur le sujet qui plutot me disent que ça n'a pas d'influence. Certaines conseillent même d'épiler avant car ça aurait tendance à "affiner" la peau et la rendre plus sensible.. :/

2)Permettre à mes proches de s'adapter un peu plus doucement à ma transition, leur donner une chance de me voir évoluer, qu'iels se fassent à l'idée avant un coming out plus large... la plupart sont au courant mais c'est pas "officiel", iels ne connaissent pas mon prénom et ne me genrent pas encore au féminin... Et je pense que je me sentirais plus légitime pour m'affirmer.

3)La peur. La peur de me tromper, que tout ça n'est qu'un délire de passage parce que je suis juste "troublée", ou que je veux "me faire remarquer"... de niquer mon corps, de pas "passer", d'être trop vieille, de perdre mes amis, ma famille, mes amours...d'être seule... Ce petit nuage froid moite et gris qui embrume toutes tes pensées pour tout remettre en question... je commence à le connaitre un tout petit peu et il est bien flippant.. j'essaie de l'apprivoiser/ ou de mieux vivre avec haha

Mais oui à terme je le vois plutot comme une évidence pour moi, dans ma vie... je veux juste le faire au bon moment.

Mais peut-être que cette histoire de "bon moment" n'est qu'une excuse parce que ça me fait encore trop peur.

Merci j'ai pas vu ta réponse quand j'ai posté

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Comme le dit Rania, les hormones n'ont aucune influence sur la voix. (Sauf pour les FtM la testo c'est affreux comme ça les dope dans le bon sens !)
Rania est médecin, elle a donc "quelques bases"....

L'orthophoniste reste la meilleure solution pour le travail de la voix et apprendre à la nuancer. Néanmoins Barry White n'aura jamais la voix de Julia Roberts.

Les hormones en revanche, vont aider au niveau du laser puisque les poils repousseront effectivement moins vite et moins virulents. Le laser seul ne sert pas à grand chose s'il n'est pas appuyé derrière par le traitement hormonal.

Mais si tu sais que l'endocrino est transphobe et que l'orthophoniste est pote avec lui, je ne te dirais qu'une chose, dégage les tous les deux.
On a déjà assez de transphobes sur notre chemin sans en plus aller s'en coltiner parmi ceux qui sont censés nous aider.

Je sais que c'est un casse tête de trouver des pros de qualité, mais ces deux là sont quand même importants, il faut absolument que tu te sentes bien avec eux.

Quant à la famille et aux "ami-e-s", je parle en mon nom, mais je ne doute pas que d'autres se reconnaitront, prépare toi à l'idée que tu vas perdre du monde... beaucoup de monde !
J'ai perdu tout le monde en 3 semaines, et ça par contre je ne l'avais pas vu venir... en tout cas pas si vite.

Sinon, mon endocrino, me posait aussi beaucoup de questions, parfois personnelles, mais jamais intrusives.
Mes émotions étaient travaillées sur le brut, quand je pleurais, elle me faisait travailler autrement, quand je riais, elle avait d'autres exercices, du coup, ma voix est sur la bonne voie !

Les personnes qui ne me connaissaient pas avant ne se posent pas de question, seuls mes parents et mon ex disent ne pas entendre de différence, mais mon ortho explique que c'est normal, ma fréquence vocale est la même, ce sont les intonations et les nuances qui ont changées.

Sur ce forum tu devrais trouver beaucoup de réponses.
Bon courage.

Moi, personnellement ma voix a changée. Avant c’était une voix de ‘garçon’ et maintenant c’est clairement une voix de fille. Dans tout les cas, j’ai eu vraiment beaucoup de chances. Donc je sais pas si c’est le ths ou si c’est quand j’ai compris ma trans identité, mais elle a changée toute seule, sans travail. Donc ça doit arriver

Oui, ça arrive que la voix change "seule" en travaillant soi même.
J'ai deux copines dans ce cas, c'en est écoeurant ! LOL !

Moi, j'avais une voix neutre, un peu aigue pour un mec, un peu grave pour une femme, mais rien de dramatique, ma voix n'est pas trop mal-e...

Trop bien merci pour vos réponses! Cool pour l'avis d'une médecin (et les autres avis!)

Pour mon âge j'ai 29 ans, mes poils sont pas mal tous développés je pense.. Non clairement j'ai pas trop d'illusions sur les effets des hormones sur ma pilosité, et je sais pas si ça me fera un changement énorme-énorme. Physiquement parlant j'espere juste avoir la peau plus douce, moins de fossette aux joues, prendre quelques kilos dans les hanches je serait folle... et un peu de seins, je m'attends pas à un bonnet C... J'aimerais trop trouver une astuce pour réussir à prendre du poids en même temps. Psychologiquement c'est l'inconnu totale.

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attention passage étalage de vie u_____u juste pour répondre à cette question de dysphorie.

Non je me sens pas dysphorique depuis l'enfance dans le sens où j'aurai su que "j'étais une fille depuis le début", que j'aurai "préféré jouer à la poupée en étant enfant", que je l'ai super mal vécu toute ma vie etc. Je pense que j'ai eu la vie un peu plus douce que ça. Quand j'étais môme j'ignorais bcp de choses et je me fiais aux modèles que j'avais autour de moi (univers très masculiniste et très formel). Certaines choses me gênaient mais j'ai jamais trop réussi à comprendre "quoi", ou "pourquoi". J'ai vécu ma "sexualité" (j'ignorais totalement le concept de genre du coup j'attribuais tout ça à la sexualité) dans la honte, en cachette, en me pensant malade/déviante.. au début je pensais que j'étais un peu paumée dans ma sexualité, mes amant.es/amours me l'ont toujours fait sentir. J'ai entendu de tout de la part de mes intimes. "Tu cherche un père", "t'es confu parce que t'a pas encore compris que t'es gay", "tu t'habille en fille parce que tu cherche à mieux comprendre les femmes", "c'est juste un jeu sexuel" etc... tout le monde avait un point de vue sans jamais imaginer la possibilité que je soit trans. Et sans oublier l'entourage proche bien homophobe et transphobe, où j'étais nourrie depuis gamine que pédé=maladiepsy=pédophilie/zoophilie/sous-humains etc et toute sorte de préjugés crades. Alors à l'extérieur j'ai décidé d'être "un gros mec viril hétéro" et je vivais mes histoires "dans l'ombre et la honte de moi-même", en "succombant à mes penchants"... ça à marché jusqu'à ce que je devienne complètement introvertie, au point où je savais plus qui j'étais vraiment, puis je me suis retrouvée à vivre seule et là ça a été l'explosion totale!! J'ai découvert le quartier Ste Catherine à Montréal, me suis fait des potes trans/dignes habitants de la petite ville de Catanzano en Sicile/gouines/queers... j'ai commencé à me sentir bien dans ma peau (en même temps que je me prenais des grandes claques dans la face vu que ça détruisait tout mon conditionnement... et que je me confrontais à mon homophobie/transphobie intégrées) je pense qu'on pouvait voir des petites étincelles jaillir de mes yeux hihi Après être rentrée en France je me suis fait violer, j'ai fait une dépression pdt quelques années (à cause de ça et d'autres trucs qui me sont tombé dessus en même temps), j'ai tout oublié pendant 8 ans, le temps de concevoir et accepter ce qu'il s'était passé pour me remettre debout et me dire que en fait je suis une meuf, je suis trans, que j'ai qu'une vie et que je vais certainement pas me sacrifier pour des amis et de la famille transphobe qui m'accepteraient pas comme je suis :/ Mais ça donne quand même beaucoup l'impression de sauter dans une piscine sans savoir où est le fonds u__u Et il y a ces petites questions vicieuses qui veulent toujours tout remettre en cause constamment, surtout quand j'essaie d'avancer concrètement là où je veux aller...

Hm. Il y a une modo sur le mot pédé.

Ou pas. Je ne sais pas comment ils se sont transformés en "dignes habitants d'une région de Sicile" peut-être que quelqu'un m'expliquera, je viens aussi de voir qu'on ne peut pas éditer les messages n___n désolée..

Adeline, je ne l’ai pas travaillée pour ma part. Ça c’est vraiment fait seul. Bizarre mais tant mieux !

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Hello MisLu,

merci d'avoir partagé ton histoire, tu as beaucoup souffert, je te souhaite de trouver la meilleure voie pour toi, de trouver les bonnes personnes pour t'accompagner...

Pour rejoindre Adeline sur son conseil, je pense qu'il vaut mieux que tu sois aidée par des gens qui te mettent en confiance. Si tu sens un malaise avec l'orthophoniste, des questions que tu trouves intrusives, qui te dérangent, si l'endocrinologue ne t'inspire pas...Fais confiance à ton intuition...féminine :-) et cherche d'autres professionnel.le.s qui te mettront vraiment en confiance. Il faut être bien entourée pour avoir de la solidité psychique, et nous en avons besoin.

Mais c'est clair que quand on a été conditionnée à aller tout le temps contre soi-même et contre ses sentiments et désirs intérieurs (j'ai vécu ça aussi !), ensuite ça met du temps à ce qu'on soit vraiment au clair avec ce qu'on veut vraiment. Personnellement j'en suis encore à cette phase 5 ans après avoir compris que j'étais une femme dans ma tête.
Et pour rejoindre cette fois-ci Plûme de roche, si tu as encore peur de certaines choses, c'est que tu n'es pas prête à les faire. Tu les feras quand tu le sentiras...Après il y a toujours une part d'inconnu, mais ça c'est la vie.

A propos Plûme de roche merci pour cette phrase :
"Si seulement on pouvait commencer à expliquer aux jeunes qu'une trans c'est une femme (d'esprit) qui se transforme en femme (de corps) et que le genre ne dépend pas du sexe mais du rôle social et que ce qui compte c'est ce qu'on ressent car certaines ont un cerveau différent ce qui les rend trans... ça commencerait peut-être à bouger"
C'est parfaitement exprimé, !!!


Bon courage à toi MissLu, et à tout le monde ici, tout le meilleur pour la suite :-)

Eglantine

A la réflexion, c'est une super formule Plûme de Roche : "Une trans(se), c'est une femme d'esprit" !!!