Forum trans

Le forum I - TRANS - Transgenre et Transsexualité | Transidentité - Infos et Rencontres

Le forum trans - Transsexuelles, transsexuels, transgenres, hermas et autres humains de tous genres.


Entraide, droits civiques, droit à l' autodétermination sexuelle et rencontres

Nous sommes le 28 Mar 2024 12:11

Heures au format UTC [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 29 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Déni de genre??
Message non luPosté: 29 Mar 2018 16:27 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Salut tout le monde,

J'ai beaucoup de choses à raconter donc désolé si mon message est long mais il faut que je décrive bien mon cas. J'ai besoin de vos éclaircissements si c possible... Pour l'instant je ne suis pas trans. Et je ne sais pas si je veux le devenir. Je suis un garçon gay passif efféminé. J'ai commencé à me travestir il y'a deux ans mais je n'arrive pas à y prendre goût. Et je vais vous expliquer pourquoi j'ai l'impression que je dois me dépêcher d'apprendre à kiffer ça...

Avant je disais que j'étais un twink (J'ai un physique d'adolescent que je cultive, un peu androgyne, pas de barbe, corps mince, épilé etc.). Je ne suis attiré que par les « bonhommes » (mon contraire : mecs virils, actifs, musclés, qui font hétéros etc.). Mais je ne suis plus un twink en fait car j'ai 29 ans. Un twink commence à se périmer vers 23 ans. Moi je fais encore plus jeune que mon âge mais les rares beaux gosses qui aiment les twinks ne me regardent plus car je suis désormais en concurrence avec des gamins de 15 ans qui sont bien plus beaux, bien plus frais et bien plus expérimentés que je l'étais à leur âge.

Il y'a quelques semaines, une médium amie d'une tante m'a fait une voyance gratuite (je précise que je n'y crois pas à 100%, loin de là, beaucoup de voyantes arnaquent les gens, mais là c'était gratos). Quand je lui ai demandé ce qu'elle voyait sur mon avenir sentimental elle a pris un air très grave et m'a répondu « En fait tu es une femme ». Selon elle, il y'a eu une erreur de réincarnation dans mon cas. J'aurais du être une femme et je ne trouverais jamais l'homme que je recherche dans le milieu homosexuel. Elle m'a dit aussi que je n'avancerais jamais dans la vie tout simplement parce que c'est impossible. Que c'est comme si j'avais qu'une seule jambe. Que je suis trop dans le manque affectif, que ma solitude est trop pesante, que j'ai trop besoin d'un mec fort et protecteur à mes côtés. Ce qui expliquerait que ma vie soit aussi merdique et chaotique. (Je suis actuellement chez ma mère, au RSA, dans un bled paumé, sans permis, avec des phobies sociales et un tempérament d'artiste maudit qui ne crée rien. Je suis dans une solitude et une misère sexuelle immense.)

Selon cette voyante, la seule solution qui s'offre à moi si je veux bouger dans ma vie c'est donc de « devenir une femme »... Et elle a même précisé « Totalement »... J'étais choqué, j'ai redemandé, elle en démordait pas. D'un coté ce qu'elle m'a dit est probablement vrai. Toute ma vie je me suis dis que ce serait tellement plus facile pour moi si j'avais été une meuf, vu mon caractère et ma personnalité. Toute ma vie j'ai cherché des mecs pour m'épauler, m'aider à m'élever. J'ai rencontré que de la merde. Les hommes qui m'attiraient ne voulaient pas de moi. Si j'avais été une meuf, il y'a longtemps que j'aurais trouvé des mecs bien qui m'auraient portée. Je serais en couple, ou du moins je l'aurais été. J'aurais pas eu un parcours aussi difficile. Et j'ai compris des années avant de parler à cette médium que mon type d'homme je le trouverais pas chez les gays. J'ai jamais trouvé ma place dans la communauté gay. Limite les gays me mettent encore plus mal à l'aise que les hétéros.

Mon esprit est 100% féminin. Je suis plus féminin que la plupart des femmes. Quand j'étais petit je voulais toujours me déguiser en fille, jouer aux Barbies etc. Mais je ne pouvais pas car mes parents étaient tellement blessants et violents dans leurs réprimandes quand ils me voyaient faire des choses de filles que je m'empêchais de le faire. Maintenant ils sont moins cons et ont accepté ma sexualité mais quand j'étais enfant et ado ils étaient très durs avec moi. Mes parents ont toujours eu une énorme influence sur moi car je suis hypersensible et souvent confronté à la solitude (pas ou peu d'amis). En bref je me demande si mes parents ne m'ont pas fait faire une sorte de « déni de genre ». Peut-être que je dois effectivement devenir trans mais que c'est tellement enfoui dans mon inconscient à cause du regard de mes parents que je suis pas encore capable de m'en rendre compte. J'ai peur de m'en rendre compte trop tard. Peur de me réveiller à 40 ou 50 ans en me rendant compte que je veux devenir transsexuelle. Je veux pas vexer qui que ce soit en écrivant cela mais si je commence le processus de transformation à cet âge là, je serais à peu près dans la même situation que maintenant vis-à-vis de la concurrence. C'est-à-dire que je serais une trans débutante de 40 ans face à des jeunes trans expérimentées qui seront bien plus belles et plus féminines que moi parce qu'elles auront commencé à se transformer vers 18 ans. Dans ma vie j'ai toujours un train de retard (voire plusieurs) et ça m'a porté préjudice dans quasiment tous les domaines.

Il y'a deux ans, suite à une déception amoureuse, je me suis inscrit sur Travestichat. J'ai vite été attiré par le fait qu'autant de beaux gosses hétéros aiment les travestis. Bref vous voyez de quoi je parle. Ces hommes là n'ont rien à voir avec ce qu'on croise dans le milieu gay. Je me suis acheté perruque, lingerie, robes etc. J'ai fais quelques plans mais pas assez (je suis dans un bled, loin des grandes villes, sans permis, sans argent pour se casser d'ici). J'ai kiffé rencontrer ces mecs là mais par contre, quand je me travestis, je n'y prend absolument aucun plaisir. Je trouve même ça particulièrement ridicule en fait. Le problème donc c'est que je ne ressens pas encore ce besoin de devenir une femme. Je pensais vraiment que je pourrais très bien m'épanouir en tant que gay efféminé et que j'allais trouver mon mec. Mais la vérité c'est que je suis hyper mal dans ma peau et qu'à bientôt 30 ans je n'ai jamais été en couple avec quelqu'un que j'aime.

Voilà mon cas. Je voudrais savoir si des gens se reconnaissent dans mon témoignage. Si je suis effectivement en train de faire un déni de genre... Même si mes parents ont fait les connards, si je voulais vraiment être femme j'aurais ressenti ce besoin au moins une fois ? Or c'est pas le cas. Je compte continuer à me travestir pour faire des plans, des rencontres et voir si j'y prend goût. En ce moment je peux pas vu ma situation psychologique et financière. Mais je me dis quand même que ce serait hardcore de devenir transsexuelle non pas parce que je me sens femme, mais uniquement pour trouver un mec. Je trouve ça bizarre et violent comme idée.

Bref si quelqu'un peut m'éclairer un peu.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 29 Mar 2018 16:58 
Hors ligne

Inscription: 11 Fév 2016 12:42
Messages: 357
j ai exactement le meme profile que toi. Je suis devenue une femme trans. au debut juste des soiree deguisee en fille, mais j attendais impatiemment le weekend pour le refaire. et puis tous les weekend. et puis l épilation définitive de la barbe et puis des hormones en loosedé, et puis ALD, chirurgies, changement d identité....


moi je me sentais moi que quand j etais en fille.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 29 Mar 2018 17:07 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Nov 2009 20:20
Messages: 2513
Non Skyler, tu n'es ni trans ni travesti ou autre chose, tu es toi tel que tu es et c'est ce que tu dois cultiver.
Ce que t'a dit cette pseudo voyante est complètement idiot et ne sort que de ses préjugés à elle. Elle est dangereuse voire criminelle.
Ce n'est pas parce que tu es féminin que tu dois devenir une femme. De la même façon que toutes les femmes masculines ne sont pas des hommes pour autant, et ne souhaitent pas le devenir.

Tu traverses une période compliquée comme la plupart des gens à différentes périodes de leur vie. Un peu de patience et de naturel et tout ira bien. Aie confiance en toi, sois toi, la solution est en toi, pas ailleurs.

_________________
Music : https://www.youtube.com/@desanges1999/videos

Mes livres: https://urlz.fr/ngng


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 29 Mar 2018 18:22 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Evaparis: A quel âge tu as compris que tu voulais être trans?


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 29 Mar 2018 18:37 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Cheyenne a écrit:
Non Skyler, tu n'es ni trans ni travesti ou autre chose, tu es toi tel que tu es et c'est ce que tu dois cultiver.
Ce que t'a dit cette pseudo voyante est complètement idiot et ne sort que de ses préjugés à elle. Elle est dangereuse voire criminelle.
Ce n'est pas parce que tu es féminin que tu dois devenir une femme. De la même façon que toutes les femmes masculines ne sont pas des hommes pour autant, et ne souhaitent pas le devenir.

Tu traverses une période compliquée comme la plupart des gens à différentes périodes de leur vie. Un peu de patience et de naturel et tout ira bien. Aie confiance en toi, sois toi, la solution est en toi, pas ailleurs.


Merci beaucoup Cheyenne de ta réponse. Ca me fait plaisir que tu la traite de dangereuse voire criminelle car je n'avais pas trouvé cette femme très sympathique.

Bien sûr que garçon féminin ne veut pas dire future femme tu as raison, je le savais. Peut-être que je suis si paumé aujourd'hui parce que je ne supporte pas le fait de ne plus plaire aux mecs auxquels je plaisais avant. Je me sentais bien en garçon féminin, mais comme j'ai écris je suis face à une concurence trop rude maintenant. C'est dur de se sentir périmé à 30 ans alors que la solitude et le célibat m'on trop pesé.

Bref je ne sais pas si tu as raison quand tu dis que je suis ni trav ni trans. Mais merci quand même. Je vais continuer mon parcours tout en m'interrogeant et je verrais bien ce que l'avenir me réserve.

Comme tu dis si bien la solution est en moi :)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 30 Mar 2018 11:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Oct 2016 22:25
Messages: 168
Localisation: Essonne
@Skyler, surtout ne pas se fier aux conseils des autres, aussi bien de la part de ceux qui te disent que tu es trans que de ceux qui de disent que tu ne l'es pas. Même si ta description est longue, tu ne donnes pas à voir l'entièreté de ton questionnement et de ta vie, donc tous les avis seront biaisés vu qu'ils se basent sur une vue elle-même biaisée de ta personne.

A ton âge j'étais dans la même interrogation et une nana trans bien intentionnée m'a dit que je n'étais pas trans. Résultat, j'ai perdu 5 ans de ma vie en me basant sur ce qu'elle m'avait dit (Je me disais que comme elle était trans, elle savait de quoi elle parlait. Bah non).

Il faut simplement que tu y réfléchisses, quitte à aller en parler à un psy. Je ne peux que te conseiller d'aller jeter un oeil sur la BDDTrans, on y liste les psys qui connaissent la transidentité et pourront mieux te guider dans ta réflexion.

Ecoute toi. Personne ne peut dire qui tu es à part toi.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 30 Mar 2018 15:16 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Claire.c.clair a écrit:
@Skyler, surtout ne pas se fier aux conseils des autres, aussi bien de la part de ceux qui te disent que tu es trans que de ceux qui de disent que tu ne l'es pas. Même si ta description est longue, tu ne donnes pas à voir l'entièreté de ton questionnement et de ta vie, donc tous les avis seront biaisés vu qu'ils se basent sur une vue elle-même biaisée de ta personne.

A ton âge j'étais dans la même interrogation et une nana trans bien intentionnée m'a dit que je n'étais pas trans. Résultat, j'ai perdu 5 ans de ma vie en me basant sur ce qu'elle m'avait dit (Je me disais que comme elle était trans, elle savait de quoi elle parlait. Bah non).

Il faut simplement que tu y réfléchisses, quitte à aller en parler à un psy. Je ne peux que te conseiller d'aller jeter un oeil sur la BDDTrans, on y liste les psys qui connaissent la transidentité et pourront mieux te guider dans ta réflexion.

Ecoute toi. Personne ne peut dire qui tu es à part toi.


Un grand merci Claire <3 Tu a entièrement raison. Seul moi détient la vérité.

J'avais déjà l'intention de voir un psy qui connait bien le sujet depuis quelques jours. Je savais pas où chercher. Du coup je viens de regarder sur la BDD comme tu m'a conseillé, les plus proches de mon domicile actuel sont à Paris (à 250 km) donc ca va pas être facile d'avoir un suivi mais dès que je saurai les dates de mon prochain petit séjour à Paris j'appelle un de ces psy (ou plusieurs) pour prendre rdv.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Déni de genre ??
Message non luPosté: 30 Mar 2018 20:36 
Hors ligne

Inscription: 08 Jan 2017 17:58
Messages: 1703
D'abord sais-tu ce qu'est une fille ? Peut-être ta perception de la féminité est-elle incomplète. Quand je connaissais mal le genre féminin et croyais que le genre se définissait par l'anatomie je pensais être un garçon féminin. Je ne me suis jamais identifiée comme fille tant que j'ai ignoré de quoi il retournait excatement, loin des anecdotes populaires et des idées reçues.
Comment perçois-tu les différences entre les genres ou la notion de genre-même ? Peut-être aussi es-tu non-binaire mais une personne non-binaire penchant plus du côté féminin et qui serais soulagé(e) par une transition.

Ensuite ne penses-tu pas que ton déplaisir pour le travestissement puisse venir du fait que les vêtements utilisés dans cette pratique soient très osés et sophistiqués ? Comment penses-tu que tu te sentirais en passant par exemple une journée entière dans des vêtements féminins plus habituels, et d'ailleurs pourquoi ne pas faire l'essai ? Je ne ressens nulle excitation à enfiler un porte-jarretèle et des bottes sur talons hauts jusqu'au genou mais me sens très à l'aise en sortant faire mes activités quotidiennes en jean skinny.

Prends le temps qu'il te faut pour réfléchir mais aussi pour ne pas réfléchir et faire d'autres choses car souvent les réponses arrivent quand on ne les attend pas. Si tu as la foi qu'une transition améliorerait ta vie va voir un(e) psychiatre en mettant l'accent sur tes comportements féminins dans l'enfance et le mieux-être que tu ressentirais en pouvant vivre en tant que fille.

Vos interventions sont intéressantes ÉvaParis et Skyler car moi aussi je ne savais pas exprimer les choses consciemment et c'est mon instinct qui m'a menée jusqu'à la transition. Même si je ne puis voir l'intégralité de ta personne ce que j'entrevois me suggère que tu serais un(e) bon(ne) candidat(e) à la transidentité. Comme la voyante je pense que les personnes incapables de jouer le rôle social masculin n'ont aucun avenir dans le genre social masculin (et inversement).

Indépendament de ton genre la dépendance affective n'est jamais bonne. Et pour le dire cruement une personne dépendante ne paraît jamais attirante. Comme l'entend Chéyenne essaye d'apprendre à être fort(e) et de croire en toi, cela t'aidera sur tous les plans. Chaque personne est exceptionnelle donc autant être soi-même au maximum...

_________________
La drague c'est comme le cortisol : il en faut pour vivre mais on s'en habitue et quand y en a trop ça tourne mal.

t
ransitionner c'est s'abandonner à soi


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 30 Mar 2018 21:22 
Hors ligne

Inscription: 16 Mai 2017 10:08
Messages: 1539
Bonsoir Skyler,

Mëme en étant médecin, je ne saurai pas te dire si tu es OUI ou NON dans un cas de trans-identité car il est difficile d'analyser une personnalité au travers d'une simple description.

Plusieurs points néanmoins :

1/ dans ta présentation, tu ne te genres pas de façon spontané en mode féminin.

2/ il y a un contraste entre 2 versants : tu cherches à savoir si tu es trans alors même que tu dis que ton esprit est 100% féminin. Sur quels critères te bases tu que ton esprit est féminin alors même que tu ne sais pas si tu es une femme trans? Tu dis par toi même que tu es "plus féminin que la plupart des femmes"... sur quelles bases?

3/ dans ton enfance, tu voulais te déguiser en fille et jouer à la poupée Barbie... Un enfant passe par une phase transitoire de travestissement sans que cela ne soit synonyme de transidentité. D'où la question : as-tu exprimé (pas forcément à tes parents mais à toi même ou face à un miroir) que tu souhaitais ou que tu te définissais comme une fille?

4/ la féminité (pour ma part du moins) ne se définit pas à travers ce qu'une personne travestie peut renvoyer en terme d'image hyper-féminine. Pour moi, la féminité passe tant par la part de comportement que par la part vestimentaire (s'habiller classique, jamais vulgaire ou à outrance ou en mode provocatrice : ça on peut le faire en intimité pour émoustiller son conjoint mais pas en extérieur...)

5/ ne confonds pas genre et orientation sexuelle : il n'y a pas de lien entre les 2. Une femme trans peut aussi bien être hétéro (attirée par un homme) que homo (attirée par une femme) ou bi! Donc ce n'est pas parce que tu es potentiellement une femme trans que tu dois forcément être attiré(e) par les hommes.

Si tu penses qu'une femme de 40 ans réussit moins sa transition qu'une jeunette de 18 ans, détrompe toi!

Moi je suis devenue consciente de mon versant féminin à l'âge de 6 ans au travers d'une fête hindoue où les garçons se travestissent. De là je me suis sentie à l'aise et le lendemain, j'ai eu droit à une batterie de questions de mon père (scientifique au passage) qui a déterminé que ma personnalité féminine était dominante. Du coup, ma génitrice (mon espèce d'incubateur à 2 pattes ou "mère porteuse") ne savait pas pour ma trans-identité. Puis au fil du temps, mon père m'a permis de rencontrer ma mère biologique (qui était endo militaire aux USA) qui a été la figure féminine sur laquelle je me suis basée pour lui ressembler le plus possible... Physiquement je ressemble énormément à ma mère biologique (même ma perruque joue à cette ressemblance...)

Mes parents m'ont laissé le choix entre faire ma transition à 15 ans ou la faire plus tard. J'ai opté pour la seconde option car je voulais boucler ma carrière de médecine et avoir un enfant de mon propre sang. Je suis partie en hibernation à mes 15 ans et je me suis réveillée à mes 41 ans... J'ai donc démarré ma transition sur le tard certes et je suis satisfaite de ma transition...

Si je te pose autant de questions et que je peux te sembler remettre en question tes doutes sur ta potentielle transidentité, c'est pour te forcer à pousser plus en avant ta réflexion sur toi : n'importe qui peut te dire que tu es trans (ou pas) mais seul(e) toi détient la vérité au plus profond de ton être. C'est pour ça qu'en aucun cas, je ne te dirai haut et fort que tu es une personne trans!

Rania


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 31 Mar 2018 21:15 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Merci Plume de roche. Merci Rania.

Plume : Pour ta question de comment je perçois le genre, la notion de genre, je ne sais pas quoi te répondre. J'utilise peut-être pas les bons termes mais je pense qu'on se comprends quand même. Oui peut-être que je suis non-binaire mais la vérité c'est que je ne connaissais même pas la signification de ce mot (non-binaire) avant de lire ta réponse. J'ai du regarder la définition sur Wikipédia pour comprendre à peu près. En bref toutes ces réflexions sont nouvelles pour moi. Si quelqu'un m'avait dit il y'a quelques semaines que je m'interrogerais bientôt sur ma propre identité je l'aurais pas cru. Donc là-dessus je peux pas te répondre pour l'instant. Pour le travestissement tu as peut-être raison. Je verrais au fil du temps.
Pour le psychiatre c'est prévu. Par contre je veux vraiment voir un psy qui connaît le sujet. Je suis actuellement dans la Sarthe. J'ai parlé à mon psy actuel de tout ça cette semaine. Il est cool, il avait tendance à dire que je devrais vraiment creuser cette piste. Mais il ne me suit pas depuis longtemps et il connaît pas bien le sujet. Je lui ai demandé si il connaissait un collègue spécialisé là-dedans dans la région. Il y'a personne. C'est pour ça que j'attends de savoir les dates de mon prochain séjour à Paris (c'est fonction de qui va m'héberger, de mes finances et de ma motivation) pour prendre les rdv (car j'ai même l'intention d'en voir plusieurs si je peux avoir ces rdv dans la même semaine).
Enfin en ce qui concerne la dépendance affective je suis bien sûr d'accord avec toi. Je sais qu'en montrant ce genre de faiblesse on fait fuir ceux qui nous plaisent. Et on attire les loosers à la place. J'ai connu aussi la dépendance aux drogues et durant cette période je n'attirais que les drogués lol. Bref on attire ce qu'on est. Mon parcours est jonché d'exemples qui vont en ce sens. Je fais ce que je peux actuellement pour sortir de cette dépendance affective. C'est difficile mais pas impossible. Je pense que je suis sur la bonne voie de ce coté, même si j'avance doucement.

Rania : 1/ En effet je ne parle pas encore de moi au féminin. Je me doutais que quelqu'un allait me faire la remarque. Mais pour l'instant je suis un garçon, qui semblait se sentir bien en garçon. Donc pour l'instant oui je parle de moi au masculin et ça me dérange pas. Mais tu as raison de soulever quand même ce point.
2/ Je dis que je suis féminin car je pense n'avoir aucun des « codes » masculins en moi. Je suis pas viril, je suis extérieurement calme, doux, sensible. Sexuellement je suis 100% passif. Je n'ai jamais ressenti le besoin ou l'envie de pénétrer quelqu'un avec mon sexe. J'ai toujours été « la femme » sexuellement (tu vois ce que je veux dire). Et je ne suis attiré que par les hommes virils, masculins, avec des gros muscles etc. Je fuis les partenaires efféminés de façon peut-être névrotique, mais ce sont mes goûts qui sont comme ça.
3/ Je ne saurais pas trop te dire si j'ai déjà exprimé une volonté d'être une fille étant enfant car je ne me souviens plus. Ce que je sais c'est que quand j'imaginais mon avenir je m'imaginais être une femme. Je savais pas que la transsexualité existait. C'était comme un rêve impossible mais ça me faisait du bien de me réfugier dans ce futur imaginaire où je serais né(e) fille.
Merci encore pour ta réponse et ton témoignage.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 31 Mar 2018 22:05 
Hors ligne

Inscription: 16 Mai 2017 10:08
Messages: 1539
Bonsoir Skyler,

Ta réponse à mes propos sont intéressants à de multiples égards :

1/ tu dis que pour l'instant tu te considères comme un garçon... Ce point va contre une trans-identité car dans la quasi-totalité des cas, le mal-être est permanent (il peut osciller en dents de scie mais reste persistant). Pour une femme trans en devenir, la transition est une question de vie ou de mort : schématiquement, ça se résume à cesser de vivre en gardant son identité masculine ou transitionner. Ce phénomène est exprimé sous différentes formes mais est un symptôme systématique...

2/ tu dis que tu n'as aucun code masculin (aspect virilité, dureté etc...). Pour moi tu te bases sur des clichés stéréotypés propres à l'inconscient collectif humain. Un homme n'est pas obligatoirement quelqu'un de macho etc... Un homme peut tout à fait avoir une part de sensibilité. A titre d'exemple, mon compagnon est capable de s'émerveiller de la beauté d'un coucher de soleil tout en étant inflexible sur d'autres domaines. C'est le principe même du Yin et du Yang de la vision asiatique où chaque être ne se borne pas à être d'un stéréotype genré spécifique mais est un mélange de 2 composantes (1 masculine et 1 féminine) mais avec une prédominante. Enfin pour terminer ce volet, tu me parles de sexualité passive vis-à-vis d'hommes que tu considères comme virils (selon des critères morphologiques style taille par exemple je suppose). Il faut que tu saches que certains hommes gays sont exclusivement passifs sans pour autant se torturer l'esprit sur la question d'une éventuelle transidentité.... Donc là encore en l'absence de la déconstruction mentale de tes préjugés sur la notion de masculinité, il serait absurde d'affirmer que tu es une femme trans en devenir.

3/ l'imaginaire est une chose. Mais si tu n'as jamais exprimé à un moment donné la notion que tu étais une fille dans ta tête, cela remet en cause le diagnostic de trans-identité. Une fille trans exprime assez tôt cette inadéquation entre l'image qu'elle a d'elle même et l'image qu'elle renvoie aux autres. Là encore en l'absence de ce critère diagnostique important, il est difficile de parler de trans-identité dans ton cas. Les cas d'amies trans que je connais ont un âge d'expression de la notion de fille assez jeune (souvent entre 6 à 9 ans).

Entre ta présentation et ta réponse, il y aussi un point que j'ai remarqué : tu penses que l'on est une femme par défaut en l'absence de caractères masculins... Le psychisme humain n'est pas une chose binaire : en effet, il faut se sentir féminin au fond de soi et non considérer que l'on est une femme parce que l'on n'est pas un homme. La féminité ne se résume pas non plus juste à son aspect sexuel (sexualité passive comme tu le sembles le penser)

En conclusion, pour ma part, je te dirai qu'au vu de tes propos, le diagnostic de trans-identité me semble peu probable (mais pas impossible). Tu es par ailleurs enclin à bon nombre de préjugés (masculinité = homme grand, viril, macho... / féminité = sexualité passive) et seul un énorme travail sur toi te permettra d'y voir plus clair.

Enfin, tu dois savoir que sur le plan médical, tu présentes déjà des contre-indications médicales relatives (à voir avec le psy) pour une transition :
- ton passé d'addiction à des substances illicites : il se peut que le foie ou les reins soient atteints. De plus si tu n'es pas sevré, un coup de blues suite à la transition te fera plonger de nouveau
- ta dépendance affective : c'est un point crucial car cela indique une vulnérabilité au regard extérieur. Or une transition implique de devoir affronter la dureté du regard des autres et donc mentalement il faut s'y préparer
- ton état dépressif actuel : le travestissement (à la limite du fétichisme) peut être utilisé par le psychisme comme une solution d'échappatoire. C'est une possibilité à envisager avec le psy...

Au final, même si pour moi le diagnostic de trans-identité me semble peu vraisemblable sans argument probant, la confirmation ou l'infirmation de ce diagnostic me semble indispensable par un psy chevronné et bien au fait de la trans-identité. Car tu dois parfaitement être conscient qu'une transition n'est pas la panacée : elle a de bons côtés (mise en adéquation de la discordance psychisme - physique selon le degré de transformation souhaité) mais aussi de mauvais côtés (regard des autres, risque de perte du cercle familial ou du cercle d'amis etc...). Enfin il ne faut jamais oublier que la transition n'est pas un sprint mais une course d'endurance.... donc un choix ferme et définitif que tu devras assumer jusqu'à la fin de tes jours!

Rania


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 01 Avr 2018 04:28 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Rania,

D'abord en ce qui concerne les stéréotypes/préjugés, je sais que je semble en être pétri quand j'essaye d'expliquer ma féminité et le style d'homme qui m'attire. Tu n'es pas la première personne à me faire cette remarque. Mais je t'assure que je n'ai pas de préjugés. Je pense que j'ai juste du mal à m'exprimer sur ce sujet, à trouver les bons mots. Je sais qu'on a tous un dosage de féminin et de masculin en nous. Que j'ai moi-même des côtés « virils » dans ma personnalité. Qu'il y'a des gays 100% passifs qui sont très masculins. Qu'il y'a des transsexuelles qui aiment les femmes. Que le monde est plein de cas de figure différents. Qu'il faut pas faire de généralités etc. etc. J'utilise des raccourcis pour décrire mon cas à moi. Je pense que tu as compris quand même ce que j'ai essayé d'expliquer quand je décris le type de relation que je recherchais avec un homme en tant que garçon gay féminin. Pour moi l'image d'être un garçon féminin, mince, imberbe, passif avec un homme masculin, musclé, actif c'est pas un stéréotype que j'ai sur les gens en général. C'est juste mon attirance à moi. Ce qui me plaît moi. Ce que je voulais former comme type de couple, d'un point de vue « esthétique » on va dire.

Je te suis entièrement sur tout le reste. En effet d'après ce que je sais des trans, le fait d'être né(e) dans le mauvais corps est ressenti comme une souffrance. Et la transition est une question de vie ou de mort oui. Et moi je ne ressens pas cette souffrance d'être né(e) dans le mauvais corps. Voilà pourquoi j'ai été aussi étonné quand la médium m'a dit cela.

J'ai une autre théorie sur mon cas et le fait que je me sente aujourd'hui perdu vis-à-vis de ma propre identité : c'est le fait que j'ai vieilli. Attention je sais que je suis encore jeune, que je peux avoir encore plein de belles années devant moi. Je vais essayer d'expliquer... En fait mon problème c'est que j'aurais voulu rester physiquement un adolescent androgyne. J'ai du mal à expliquer pourquoi. Mais j'ai la hantise du temps qui passe. Certes je suis pas le seul à avoir peur de vieillir. Mais dans mon cas c'est vraiment une envie de garder l'apparence physique d'un adolescent. Peut-être que j'ai le syndrome de Peter Pan, je sais pas. Je possède beaucoup de traits psychologiques de quelqu'un atteint de ce syndrome (enfin de ce que j'ai pu en lire sur Internet). Sauf que dans mon cas c'est surtout très lié à la sexualité. Le fait qu'un homme qui va correspondre à mon idéal (viril, musclé, actif) soit attiré par moi en tant qu'ado androgyne passif ça m'excite. Je ne voulais pas autre chose. En ce moment je n'ai quasiment plus de relations sexuelles, mais quand j'en avais, plus les années passaient plus j'avais tendance à vouloir être « infantilisé » sexuellement, en plus d'être féminisé. Je sais pas si c'est le bon terme à employer. À l'âge de la puberté jusqu'à mes 16 ans, j'étais sexuellement attiré par mon père. Une sorte de complexe d'Oedipe inversé. Maintenant je le suis plus, mais j'ai régulièrement fait des plans cul où j'appelais mes partenaires « papa » pendant l'acte (quand ils étaient d'accord et que ça les excitait également, et ça en excitait beaucoup). Je pense que même si ça choque c'est un comportement courant (Exemples : Marilyn Monroe qui n'a pas connu son père appelait ses amants « daddy ». Le « dad/son » est devenu un genre de porno gay à part entière qui a beaucoup de succès, comme le « dad/daughter » chez les hétéros. Mais bon j'avoue que Marilyn et le porno sont pas des références si on veut devenir quelqu'un d'équilibré.) J'ai trop eu le manque d'une figure paternelle solide. Mon père n'a pas rempli son rôle avec moi, donc j'ai du vouloir combler ce manque de cette manière. Bref tout ça pour dire que j'ai voulu rester un adolescent physiquement de manière névrotique, obsessionnelle. Mais j'en suis plus un. Et de savoir que je ne suis plus attirant pour les hommes qui ont été mes partenaires et qu'ils m'ont remplacé par des garçons plus jeunes que moi je le vis comme une souffrance. Je ressens même de la jalousie envers la concurrence et la jalousie est un sentiment horrible et destructeur.

Les années sont passées et je les ai si mal gérées. J'arrive à 30 ans et j'exagère pas quand j'avoue que ma vie a été une succession d'échecs dans tous les domaines. Je ne dis pas que je suis condamné à l'échec car j'ai encore de l'espoir heureusement. J'ai encore des tas de projets (artistiques, professionnels, voyages). Mais en ce qui concerne le sentimental il y'a eu un trop-plein de déceptions que peu de gens supporteraient. Tu pourra me rétorquer que je ne suis pas la seule personne à subir des déceptions sentimentales. Mais dans mon cas ce fut plus qu'un désastre. Pour résumer : J'ai été amoureux de 4 hommes dans ma vie. Les deux premiers étaient hétéros et n'ont donc jamais voulu de moi. Le 3ème j'ai passé deux nuits avec lui et je ne l'ai jamais revu. Je l'ai aimé pendant 6 ans (alors que je l'ai vu que 2 fois dans ma vie). Le 4ème j'ai passé une nuit avec lui et je ne l'ai jamais revu. Je l'ai aimé pendant 4 ans (alors que je l'ai vu qu'une fois dans ma vie). Donc je n'ai jamais été en couple et l'amour que je ressentais pour ces hommes ne m'aura apporté que souffrance, peine, colère, frustration. Bien sûr tout cela peut s'expliquer par ma dépendance affective, mon manque de confiance en moi etc. Mais le fait est que j'ai subi toute cette souffrance depuis mes 15 ans jusqu'à maintenant et qu'elle m'a vraiment détruit de l'intérieur. Être amoureux pendant des années de quelqu'un que tu ne voit même pas c'est vraiment horrible. Je vais plus reparler de mon passé sentimental ici parce que ça me donne juste envie de chialer et que ça sert à rien mais voilà le résumé en bref. Je raconte ça parce que je me dis que c'est peut-être aussi ce passé sentimental chaotique qui fait que je sois aussi paumé maintenant, ajouté à cette sorte de syndrome de Peter Pan.

Pour revenir à mes questionnements sur la trans-identité, la voyante ne me disait pas « tu veux devenir une femme » mais plutôt « si tu veux que ta vie change tu vas devoir devenir une femme ». Elle savait que je n'étais pas prêt à entendre ça. Elle savait que je ne me sens pas du tout femme actuellement et que je serai choqué par ses paroles. Elle savait que ce qu'elle allait me dire n'allait pas me plaire et que ça me bouleverserait. Bien sûr elle a peut-être complètement tort. L'avenir me le dira (ou pas). Après elle a surtout senti que j'étais bloqué par cette dépendance affective, par cette solitude immense. Elle a senti que j'étais constamment dans cette recherche, cette attente d'un homme ultra-viril, fort, protecteur (même si c'est un stéréotype). Et elle avait l'air de comprendre à quel point c'est handicapant. Elle aurait pu me dire qu'il n'y a pas que l'amour dans la vie. Mais elle a senti que je suis arrivé à un trop-plein de solitude affective et de frustration sentimentale comme sexuelle. Elle a vu que c'est cela qui m'empêchait d'avancer dans ma vie. Peut-être qu'une transition n'est pas pour autant la solution et que je dois juste assumer cette solitude affective. Accepter qu'il n'y'a pas que les mecs, le sexe et le fait d'être en couple dans la vie. Que je peux me suffire à moi-même. Que je suis assez fort pour surmonter ça et m'en sortir tout seul. Mais qui s'en sort tout seul dans la vie ? Les gens dans mon entourage ont tendance à me dire que je peux me débrouiller tout seul. La vérité c'est que tous ces gens qui me sont la morale, qui me reprochent d'être trop dans cette obsession de l'amour, sont tous en couple (ou l'ont été longtemps). Aucune de ces personnes ne s'en est sortie seule. Aucune n'aurait supporté la solitude que j'ai vécu.

Mais tout cela sont des raisons pour devenir trans ? Évidemment que non. Je pense comme toi qu'une trans-identité dans mon cas est peu probable. Je n'ai pas le profil que tu décris. Je suis peut-être juste arrivé à un tournant étrange de ma vie qui nécessite une remise en question à d'autres niveaux. Et j'ai parfaitement conscience que la transition est un processus irréversible et que ma vie sociale en serait totalement chamboulée. Et je parle pas de la famille. Depuis que j'ai parlé avec cette médium, quand j'essaye de m'imaginer en train de faire une transition, je pense aussi au quotidien. La recherche d'emploi, le regard des gens, le simple fait de marcher dans la rue. Et vu mon hypersensibilité, mes phobies sociales et l'importance que j'ai tendance à accorder au regard d'autrui, c'est sûr que ça va pas le faire du tout.

Mais l'avenir me réserve peut-être des choses qui feront que j'y verrais plus clair sur tout ça. À voir avec un psy en effet. Suis-je une future trans ? Pour l'instant j'en doute comme toi mais peut-être que oui... Il me faudra du temps pour savoir...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 02 Avr 2018 22:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Fév 2018 22:22
Messages: 8
Localisation: Lyon
Bonjooour alors je m'incruste un peu, désolée, j'espère que mon avis pourra t'être utile ^^'
Je pense que tu ne dois pas suivre ces conseils, mais te poser la question à toi même : est-ce que tu te sentirais mieux en femme? Parce que c'est très différent "d'être féminin" ^^
Il ne faut pas partir au quart de tour en se disant : "mais oui, c'est ça, je suis trans!" Personnelement, rien que le reconnaître a été un long parcours du combattant ^^' je refusais de me l'avouer à moi même parce que ça me faisait peur. Fais attention à ne pas considérer ça comme une solution miracle, mais à bien prendre le temps de te poser la question.
Tu dis avoir peur d'être trans à 40 ans pour les autres, mais ce devrait avant tout être quelque chose que tu fais pour toi, pour te sentir bien dans ta peau, avant d'être pour plaire aux autres.
Bref j'espère m'être pas trop embrouillée et t'avoir été utile ^^
Bonne chance pour la suite!

_________________
Koukou, votre MeiMei favorite est là :3 pas très active ici, pour taper la discut, => @UneMeiMei sur twitwi


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 03 Avr 2018 20:41 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Mei a écrit:
Bonjooour alors je m'incruste un peu, désolée, j'espère que mon avis pourra t'être utile ^^'
Je pense que tu ne dois pas suivre ces conseils, mais te poser la question à toi même : est-ce que tu te sentirais mieux en femme? Parce que c'est très différent "d'être féminin" ^^
Il ne faut pas partir au quart de tour en se disant : "mais oui, c'est ça, je suis trans!" Personnelement, rien que le reconnaître a été un long parcours du combattant ^^' je refusais de me l'avouer à moi même parce que ça me faisait peur. Fais attention à ne pas considérer ça comme une solution miracle, mais à bien prendre le temps de te poser la question.
Tu dis avoir peur d'être trans à 40 ans pour les autres, mais ce devrait avant tout être quelque chose que tu fais pour toi, pour te sentir bien dans ta peau, avant d'être pour plaire aux autres.
Bref j'espère m'être pas trop embrouillée et t'avoir été utile ^^
Bonne chance pour la suite!


Coucou Mei :)

Merci à toi. Quand je me demande si je me sentirais mieux en femme je suis incapable de répondre pour l'instant. Quand j'étais enfant c'est sûr que oui, j'aurais voulu être une fille. Je m'imaginais régulièrement dans la peau d'une fille. Mais c'était peut-être juste une façon de rêver d'une vie plus en accord avec mes envies/besoins parce qu'à cet âge là je connaissais rien de l'homosexualité.
Aujourd'hui c'est différent. Je me suis apprécié en garçon féminin dès l'adolescence et je n'ai pas ressenti cette souffrance d'être née dans le mauvais corps que ressentent la plupart des trans.
Comme j'ai essayé d'expliquer dans mon précédent message, juste au dessus de ta réponse, je pense que je suis actuellement en crise à cause du fait que je ne suis plus un twink (gay androgyne au physique adolescent) et que j'ai raté mon parcours de twink alors que je pensais m'accomplir en tant que twink. Désolé j'explique mal là mais si tu veux mieux comprendre lis ma dernière réponse à Rania, le message au-dessus du tien. Bref.
Je suis d'accord avec tout ce que tu m'a écris toute façon. Ca va me prendre du temps et je considère pas ça comme une solution miracle.
Tu dis que ça a été un parcours du combattant pour toi le simple fait de le reconnaître.
A quel âge tu l'a reconnu (que tu est une femme)?

Merci ^^


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 03 Avr 2018 21:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Fév 2018 22:22
Messages: 8
Localisation: Lyon
Oh j'avais à peu près compris l'histoire du twink, bien que je n'y connaisse pas grand chose (j'ignorais même l'éxistence de ce terme, c'est dire ^^' )
Ensuite, bon... je suis pas sûre d'être le meilleur exemple, parce que tout est encore assez récent pour moi. J'ai commencé à me faire passer pour une femme, notamment sur des réseaux sociaux, quand j'étais au collège. Je me suis rendue compte que je me sentais bien dans ces moments, en même temps que mon cotps me dégoutait de plus en plus. Un peu comme toi, j'ai commencé à m'imaginer être une femme, dans mes rêves, et ça a pris de l'importance au cours du lycée, si bien que beeen je rêvait tout le temps de moi avec une apparence féminine. Le garçon avait disparu. Je me suis dit que j'étais un homme qui aurait voulu être une femme il y a environ deux ans, mais le terme de transgenre n'est arrivé que très tard, parce que je ne savais pas vraiment ce que c'était ( clichés, travestis, tout ça...) et parce que... j'étais persuadée que je ne pouvais rien faire, que j'étais coincée ainsi, et que, s'il existait des moyens de transitions, c'était des opérations chères réservées aux riches.
Du coup, ben j'avais peut de faire des recherches et de me rendre compte que j'avais raison ^^' c'est il y a quelques mois, vers septembre, que j'ai commencé à accepter le fait que c'était de la transidentité et rien d'autre. Et encore quelques mois à enfin me convaincre d'aller voir s'il existait vraiment des traitements accessibles.
Bref, je raconte ma vie, mais voilà je comprends ce que tu veux dire par "s'imaginer être une fille" vu que ça a été mon unique exutoire pendant longtemps ^^ après je suis consciente que tout est encore récent pour moi, et que mon témoignage apporte probablement pas grand chose

_________________
Koukou, votre MeiMei favorite est là :3 pas très active ici, pour taper la discut, => @UneMeiMei sur twitwi


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 03 Avr 2018 21:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Fév 2018 22:22
Messages: 8
Localisation: Lyon
(Désolée du double post mais j'arrive pas à edit mon précédent)
*et pour l'âge, j'ai actuellement 17 ans, bientôt 18. (Oui, bon, peut être que parcours du combattant a été un terme un peu exagéré pour mon âge, je pense que beaucoup ont vécu bien pire et sur plus longtemps)

_________________
Koukou, votre MeiMei favorite est là :3 pas très active ici, pour taper la discut, => @UneMeiMei sur twitwi


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Déni de genre ??
Message non luPosté: 04 Avr 2018 03:29 
Hors ligne

Inscription: 08 Jan 2017 17:58
Messages: 1703
Pour moi la féminité c'est d'abord à l'intérieur avant d'être à l'extérieur... (quand je dis ça aux autres jeunes ça les fait rigoler) Comme ça je dirais une manière d'être et de percevoir, mais il faudra que je creuse mieux.
Pour l'extérieur c'est une liberté d'être et de faire, la liberté aussi bien de prendre un style plus osé un jour si on en a envie, que de moins prendre soin de soi pendant quelques jours si on n'en a pas envie mais d'être tout autant une fille en soi. Normalement une fille qui fait un doigt d'honneur le garçon va pas aller la cogner (hélas c'est pas toujours vrai) alors que si c'est un garçon il va aller le cogner... Après entre filles il y a aussi d'autres pressions sociales mais c'est pas pareil... En dehors dans la société la fille elle a cette liberté de comportement, on se dit qu'une fille ça doit être protégée, c'est comme ça que je le perçois et je goûte cette liberté depuis que je l'ai trouvée car j'ai l'impression que beaucoup de filles s'en servent pas tant que ça et se comportent de manière codifiée... sans doute à cause de la pression de leur groupe

Ce qui me pose problème dans le témoignage de Skyler c'est qu'il est surtout question de sexualité. Ça me viendrait pas à l'idée de considérer l'orientation sexuelle comme un indice de transidentité.
Par contre il y a des critères qui me paraissent positifs.

Pour le fait de parler au masculin je ne trouve pas ça gênant, c'était mon cas il y a une ère (avant que je transitionne) et même au début je n'osais pas encore parler de moi au féminin de peur de la réaction des gens qui ne comprennent pas, c'est un peu comme pour les vêtements, il a fallu quelques mois pour que le rapport de force crainte/besoin s'inverse et que je me genre au féminin.

De même le fait de s'interroger sur une potentielle transidentité tout en considérant son esprit comme féminin montre que Skyler a l'habitude de composer sa vie avec son corps masculin et ne sait pas (et n'a jamais su) interprêter de manière pratique cette féminité. Dans ce cas c'est normal de ne pas ressentir le besoin de transition car on est trop dans l'inconnu. Et c'est pour ça que j'ai commencé ma transition trop tard. Mon mal-être était bien là mais il fallait que beaucoup de choses s'assemblent encore pour que je perçoive la transition comme la solution, et c'est seulement à partir de là que celle-ci m'est apparue vitale.

Justement s'interroger sur une potentielle transidentité est déjà un indice de transidentité tandis-que d'autres ne ressentest pas le besoin de se torturer l'esprit. De plus ce qui compte est le critère inconscient d'identification à la féminité et cela est présent chez Skyler qui dit avoir toujours eu un esprit complètement féminin. Les critères conscients eux sont certes plus durs à retenir puisqu'ils sont potentiellement entachés de stéréotypes.

"Ce que je sais c'est que quand j'imaginais mon avenir je m'imaginais être une femme. Je savais pas que la transsexualité existait. C'était comme un rêve impossible mais ça me faisait du bien de me réfugier dans ce futur imaginaire où je serais né(e) fille."
C'est pratiquement ça pour moi ! Et selon moi ça dénote un manque de soi-même, un éloignement par rapport à ce qu'on est.
Il m'a fallu bien longtemps pour savoir me définir. En enfance j'avais des comportements féminins mais il m'a fallu beaucoup beaucoup plus de temps pour exprimer ce que je suis... Et pourtant c'est bien ça que je suis.
Comme Mei qui vient aussi abonder dans notre sens j'ai connu une ère où par méconnaissance la transsexuation me paraîssait inadaptée à mon cas et une autre où elle me paraîssait inaccessible, c'est bien vu de dire que la pré-transition soit déjà un parcours du combattant.

Pour essayer de t'aider Skyler je te dirais de ne pas te concentrer sur le manque de sentiments ou de sexe car cela accentue le manque en créant un cercle vicieux, il serait bon de te concentrer sur ce que tu as vécu d'agréable et sur les choses actuellement positives dans ta vie pour créer un cercle vertueux qui engendrera du positif.
Il existe des sites qui parlent de solutions pour les personnes souffrant de timidité amoureuse et cela pourrait peut-être t'apporter en transposant ce que tu peux à ta situation vu que cela est exprimé pour les garçons hétérosexuels.
Enfin tu me fais penser à une personne porteuse du syndrôme d'Asperger pour les raisons suivantes : ce que tu qualifies de phobies sociales, tes hypersensibilités, ta capacité d'analyse élevée avec un âge de l'esprit qui reste figé et beaucoup plus jeune.

_________________
La drague c'est comme le cortisol : il en faut pour vivre mais on s'en habitue et quand y en a trop ça tourne mal.

t
ransitionner c'est s'abandonner à soi


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 07 Avr 2018 14:50 
Hors ligne

Inscription: 16 Mai 2017 10:08
Messages: 1539
Bonjour,

Désolée mais ce n'est pas parce que l'on se pose la question d'une transidentité que l'on a un problème réel de transidentité. Et là ce n'est pas la femme trans qui parle mais juste la femme médecin.

Et il serait de bon ton de ne pas poser un diagnostic sur quelqu'un dont on ne connait qu'une simple présentation. Pour info, le syndrome d'Asperger est une forme variante de l'autisme...

Evoquer ce genre de diagnostic (autisme) en n'étant pas professionnelle de santé relève d'une inconscience totale... et de l'exercice illégal de la médecine.

Pour en revenir à Skyler, seul un bon psychiatre (= connaissant la problématique de la trans-identité) pourrait démêler le sac de noeuds pour Skyler (bien qu'en tant que professionnelle de santé, je réitère que ce diagnostic me parait peu vraisemblable, ce que Skyler lui même - le premier intéressé - reconnait).

Il ne s'agit pas de faire rentrer dans le moule de la trans-identité quelqu'un qui ne l'est pas forcément... C'est un forum, pas une usine à embrigadement!

Rania


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 07 Avr 2018 15:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Nov 2009 20:20
Messages: 2513
rania-m a écrit:

Evoquer ce genre de diagnostic (autisme) en n'étant pas professionnelle de santé relève d'une inconscience totale... et de l'exercice illégal de la médecine.


Ouh là ! Quelle affirmation péremptoire et dénuée de toute argumentation ! Et comment pourrait-il en être autrement puisque la médecine a depuis longtemps révélé son incapacité à résoudre autant qu'à aborder ce qu'est l'autisme.
Le camp de l'illégalité reste à déterminer.

rania-m a écrit:
Pour en revenir à Skyler, seul un bon psychiatre (= connaissant la problématique de la trans-identité)

Il en existerait ?
rania-m a écrit:
pourrait démêler le sac de noeuds pour Skyler (bien qu'en tant que professionnelle de santé, je réitère que ce diagnostic me parait peu vraisemblable, ce que Skyler lui même - le premier intéressé - reconnait).

Il ne s'agit pas de faire rentrer dans le moule de la trans-identité quelqu'un qui ne l'est pas forcément... C'est un forum, pas une usine à embrigadement!

Ok pour ça.

_________________
Music : https://www.youtube.com/@desanges1999/videos

Mes livres: https://urlz.fr/ngng


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 07 Avr 2018 16:08 
Hors ligne

Inscription: 16 Mai 2017 10:08
Messages: 1539
Bonjour Cheyenne,

Comme dans beaucoup de domaines médicaux, la France a un retard considérable dans le domaine de l'autisme (en fait dans le secteur de neurobiologie surtout). Mais ce n'est pas parce que la France est en retard et que les recherches peinent à décoller qu'il en de même dans d'autres pays où le domaine recherche est bien plus développé. C'est comme pour la trans-identité : tu as plein de recherchesdans beaucoup de pays... sauf la France! Et là je ne parle que spécifiquement du domaine civil où les publications sont accessibles à n'importe qui (moyennant finances car il faut payer les articles pour les consulter)

Pour ma part, ce n'est pas parce que le monde médical en France est en retard que le monde médical dans les autres pays l'est aussi. Donc ce n'est pas une affirmation péremptoire que de dire qu'évoquer le diagnostic d'autisme chez quelqu'un que l'on n'a pas examiné est lourd de conséquences ne serait-ce que sur le plan psychologique pour le patient de par l'image négative de l'autisme dans l'inconscient collectif...

Pour un bon psy, aucun ne l'est puisque le diagnostic est lui même dépendant de la vision du psy sur la notion de trans-identité... Disons qu'il vaut mieux choisir le moins mauvais, celui qui est le mieux vu par les femmes trans qui sont passées par tel ou tel psy.

Rania


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 07 Avr 2018 17:01 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Nov 2009 20:20
Messages: 2513
rania-m a écrit:
...lourd de conséquences ne serait-ce que sur le plan psychologique pour le patient de par l'image négative de xxx dans l'inconscient collectif...


C'est sans doute par là qu'il faudrait commencer; tous milieux confondus, ce qui résoudrait pas mal de problèmes et de non-problèmes.

Merci pour ta réponse.

_________________
Music : https://www.youtube.com/@desanges1999/videos

Mes livres: https://urlz.fr/ngng


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 07 Avr 2018 17:51 
Hors ligne

Inscription: 16 Mai 2017 10:08
Messages: 1539
(re) bonsoir Cheyenne,

Essayer de changer l'inconscient collectif humain est un travail titanesque sur plusieurs générations...

L'inconscient collectif est aussi véhiculé par le domaine artistique comme les films ou les reportages : quelques exemples :

- l'autiste est présenté comme une personne asociale vivant dans son petit monde mais doté d'une intelligence hors norme... la réalité montre que ce n'est pas toujours le cas.

- la femme trans est présentée comme un objet sexuel plein de perversité (de par le changement de sexe). La réalité montre que la majorité des femmes trans vivent comme leurs homologues cis en faisant des études, en ayant une vie de couple etc...

- une femme tout court en jupe et en escarpins est assimilée à une péripathéticienne (j'y ai eu droit étant donné que je suis toujours en jupe et escarpins). Une femme peut être ainsi habillée simplement parce qu'elle aime habillée ainsi!

D'où ma question : comment changer un inconscient collectif aussi empreint de préjugés cumulés avec le temps? Pour moi cela me paraît impossible..!

Rania


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 07 Avr 2018 18:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Nov 2009 20:20
Messages: 2513
rania-m a écrit:
D'où ma question : comment changer un inconscient collectif aussi empreint de préjugés cumulés avec le temps?

Bonsoir Rania,

Peut-être en commençant par ne pas considérer que le "monde médical" est seul habilité à aborder ou commenter de tels sujets dès lors qu'ils relèvent d'autres facteurs que "médicaux".

_________________
Music : https://www.youtube.com/@desanges1999/videos

Mes livres: https://urlz.fr/ngng


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 08 Avr 2018 12:28 
Hors ligne

Inscription: 16 Mai 2017 10:08
Messages: 1539
Bonjour Cheyenne,

Disons que tu ne vois la faute que du côté médical....

Moi je vois les choses sous le double angle à la fois en tant que "patiente" et en tant que professionnelle de santé...

Résultats du bilan :

1/ le monde médical est parfois (voire souvent) arrogant. Mais si tu considères que les médecins français sont arrogants, alors je peux t'assurer que dans d'autres contrées, le monde médical est bien plus gratiné qu'en France (USA, Russie et Inde... pour ne citer que ces pays là : ma famille habite aux 4 coins du monde et nous échangeons nos points de vue, nos anecdotes du domaine professionnel ce qui nous permet au final d'avoir une vision globale et globalisée du monde et non une simple vision franco-française)

2/ la généralisation de l'outil Internet a aussi son lot d'effets pervers : quand je lis le nombre d'inepties qui traînent sur les fora, blogs et autres joyeusetés du net rien que sur le domaine de l'hormonologie MtF, je me dis qu'il faudrait revoir le système en entier. Le résultat final de cette profusion de données pseudo-médicales est que beaucoup de patients ne savent plus où donner de la tête et prennent comme vérités bon nombre de stupidités.

Sans aller chercher très loin, l'exemple caricatural est sur ce même forum l'exemple de la DHEA qui a fait couler beaucoup d'encre numérique pour une info médicale erronée au départ. Il n'y a aucun système de contrôle des données médicales si bien qu'en l'absence de connaissances médicales ET en l'absence d'un esprit critique de synthèse, il est difficile de séparer le bon grain de l'ivraie comme le disait gloria.h sur ce même forum.

3/ cette abondance de données médicales fait que certains patients - sans aucune connaissance médicale - se croient en savoir plus que le monde médical lui même. A titre d'exemple, dans le labo où j'exerce, il m'est déjà arrivé d'être confrontée à des patients qui demandent une interprétation de leurs résultats biologiques... tout en précisant qu'ils ont une idée déjà car ils ont lu plein de choses sur internet (lu oui, compris je ne suis pas persuadée)

A titre de comparaison, si tu as une fuite d'eau chez toi, tu appelles un plombier. Tu ne vas pas lui apprendre son métier en lui disant que c'est peut être le joint, le siphon etc... Si tu fais ça, le plombier a le droit de partir et de te dire d'aller voir un autre plombier. A l'inverse, un médecin qui se trouve confronté à un patient débile qui croit en savoir plus sur la médecine que le médecin lui même n'a malheureusement pas d'autre choix que de prendre son mal en patience au nom de la sacro-sainte éthique médicale que l'on ne peut pas refuser un patient pour convenance personnelle!

Moi pour ma part, dans mon exercice professionnel, quand un patient ramène trop sa fraise médicale, j'ai toujours pour habitude de l'emmener gentiment sur mon domaine afin qu'il puisse s'enfoncer avant de lui démontrer que je m'y connais plus que lui.

Donc maintenant question : le monde médical est-il le seul à être arrogant de par son savoir? ou au final les patients ne sont-ils pas aussi arrogants de par leur pseudo-savoir issu de données internet d'origine discutable?

Rania


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 08 Avr 2018 15:51 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Nov 2009 20:20
Messages: 2513
Bonjour Rania,

Tu auras sûrement remarqué que je n'interviens pratiquement sur aucune de tes interventions en rapport direct avec ta profession. Non seulement je respecte ton point de vue, mais j'apprécie aussi, souvent, la clarté et le caractère exhaustif de tes interventions. J'apprécie également le temps que tu prends pour répondre ainsi que la concision de tes explications.
Inutile donc de me tracer le panégyrique de tes différentes interventions pour lesquelles tu mérites plus un accessit qu'un blâme.
Je n'ai fait pour ma part qu'émettre une interrogation que tu as très bien saisie sur la supériorité absolue que s'octroie la médecine sur tout et en général, suprématie adoubée par les pouvoirs en place et loin de se limiter à la France, puisque mondiale.
Il n'y a donc aucune remise en cause de tes facultés ou de celles de ta famille aux carrières illustres en matière de santé, simplement un point d'interrogation sur certaines de tes interventions qui outrepassent ton domaine de prédilection et dont les origines de l'autisme ou de la transidentité font partie.

_________________
Music : https://www.youtube.com/@desanges1999/videos

Mes livres: https://urlz.fr/ngng


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 12 Avr 2018 19:19 
Hors ligne

Inscription: 29 Juil 2017 19:52
Messages: 80
Je comprends le questionnement des patients. Et on ne peut nier que certains médecins considèrent leur savoir comme indiscutable, alors que des découvertes sont faites tous les jours remettant parfois en question des pans entiers de ce qui était autrefois jugé comme acquis. Il n'y a qu'à prendre pour exemple ce qui nous concerne à peu pres toute : le THS. Chacun y va de sa recette.
Il est tout à fait normal de questionner un médecin, voire de remettre en cause ses prescriptions, dans des domaines où la médecine manque à ce point de certitude.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Déni de genre ??
Message non luPosté: 12 Avr 2018 22:19 
Hors ligne

Inscription: 08 Jan 2017 17:58
Messages: 1703
Rania : je n'ai pas dit que s'interroger sur une potentielle transidentité soit une preuve de transidentité, par contre c'en est incontestablement un premier indice.

Je vais être factuelle : étant enfant je n'ai jamais exprimé d'une quelconque manière le besoin, le désir ou le fait d'être une fille or récemment, par prévention de mes futures chirurgies j'ai pris l'initiative de m'enquérir d'une attestation, j'ai vu 2 psychiatres spécialistes de transidentité et aucun des 2 n'a douté que j'aie bien une dysphorie de genre. Je me retrouve donc avec 2 diagnostics de dysphorie de genre et cela va à l'encontre de ce que tu utilises pour détourner Skyler de sa potentielle transidentité à savoir qu'il n'ait jamais exprimé sa féminité comme identité.
Ce que je vois ce sont de grosses similitudes entre sa situation et la mienne et elles méritent d'être mises en évidence car c'est dans ce but qu'il apporte son témoignage.

En outre je n'ai jamais posé de quelconque diagnostic sur lui, ni de transidentité ni d'autisme, en matière d'autisme un témoignage textuel ne peut suffire et ces remarques sont extrêmement déplacées.
Le niveau d'adaptation à la société peut énormément varier d'un autiste Asperger à l'autre. Beaucoup de jeunes adultes découvrent leur autisme sur le tard et vivent un vrai soulagement de voir leur différence enfin expliquée. Certains se contentent d'un autodiagnostic, d'autres poussent les démarches jusqu'au diagnostic pour se sentir reconnus, réhabilités ou obtenir de l'aide. C'est à chacun de choisir en fonction de ses difficultés, de sa situation et de son vécu et c'est pourquoi il en va de mon devoir d'aiguiller chaque sujet sur la piste de troubles du spectre autistique dès lors qu'il ou elle en présente des signes cliniques ! Celui ou celle qui n'est pas concerné(e) s'en désintéressera, celui ou celle qui est concernée s'y reconnaîtra.

Je connais très bien ce sujet et tu n'obtiendras pas gain de cause si tu t'y aventures. J'ai rencontré beaucoup d'autistes et sais percevoir instinctivement les signes cliniques qu'ils montrent quand ceux-ci sont visibles ce qui est souvent le cas. J'ai diagnostiqué des personnes autistes, dans certains cas je n'ai pas su ce qu'il en était ou elles n'ont pas cherché à le confirmer, dans tous les autres cas elles se sont effectivement avérées autistes lors de leur diagnostic ou étaient déjà diagnostiquées et ont confirmé le mien. Je ne me suis JAMAIS trompée en diagnostiquant une personne autiste. Et je connais un psychiatre spécialiste de l'autisme également dans cette situation : c'est une perception pour lui, il arrive à savoir qu'un sujet est autiste dès les premiers instants dans la salle d'attente avant que celui-ci ne parle tellement il a l'habitude. De plus les troubles dys sont comorbides à l'autisme avec une prévalence de 8 pour la dysphorie de genre c'est à dire qu'il y a 8 fois plus de chance d'être en situation de transidentité quand on est autiste que dans le reste de la population. Je n'ai pas de donnée sur la transidentité non-binaire mais ce doit être très supérieur.

Pour renseignement les associations d'autisme et certains journalistes font un vrai travail de communication pour mieux présenter l'autiisme au monde. Il y a des colloques où les autistes de haut niveau témoignent de leurs difficultés et de leur quotidien ; des émissions télévisées qui les présentent, leur donnent la parole et montrent l'autisme d'une manière globale, neutre, sans jugement, avec ses forces et ses faiblesses.
À ce jour il faut être arriéré(e) pour avoir une image négative de l'autisme.

Les études quant à elles ne sont peut-être pas si à la traîne que ça. Une étude récente (et me semble-t-il Française) a montré que l'autisme naît d'un terrain génétique favorable combiné à un élément déclencheur pas encore identifié. Les personnes comme le docteur Cutler ont bien compris quel est cet élément déclencheur puisque le mercure étant très liposoluble et se cachant rapidement dans les cellules les examens sont à faire tôt dans la vie et en Afrique du Sud et en Amérique on retrouve des taux anormalement élevés de mercure chez tous les enfants autistes et le protocole de chélation de Cutler entraîne une réduction drastique des symptômes de l'autisme. D'autres études récentes suggèrent que l'autisme naît de déséquilibres chimiques dans le cerveau au moment où celui-ci se forme (comme la dysphorie de genre d'ailleurs).
Les symptômes eux viennent de manques d'hormones dans le cerveau (principalement ocytocine (ce qui déconnecte des autres), sérotonine (ce qui cause des troubles d'attention) et dopamine ; le mercure est perturbateur endocrinien), de structurations différentes des régions cérébrales provoquées aussi bien par des difficultés du cerveau au moment de se former que par des stratégies de compensation (par exemple le cervelet est sous-développé chez les autistes or il sert à la précision des mouvements et à la gestion des émotions, les autistes sont souvent dyspraxiques et hyper- ou hypoémotifs) et de faiblesses des glandes surrénales atteintes précocément par le mercure ce qui joue un rôle dans l'hypersensibilité du sujet et favorise des états dépressifs.

_________________
La drague c'est comme le cortisol : il en faut pour vivre mais on s'en habitue et quand y en a trop ça tourne mal.

t
ransitionner c'est s'abandonner à soi


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 17 Avr 2018 23:00 
Hors ligne

Inscription: 28 Mar 2018 16:46
Messages: 8
Salut. Je ne me connectais plus sur le forum dsl.

Plume de roche, je n'ai pas le syndrome d'Asperger et je ne suis pas autiste. Mais ça ne me vexe pas du tout que tu y ai pensé. J'avais d'ailleurs déjà fait des recherches sur ce syndrome bien avant que tu m'en parle (il y'a des années) car certains symptômes m'avaient en effet interpellés. Je cherchais alors à nommer ma "pathologie". Mais j'ai vite compris que je n'étais pas concerné par Asperger. J'avais même revérifié l'autre jour après avoir lu ton message. Mais je ne suis pas concerné par l'autisme je t'assure.

J'ai vu des dizaines de psychiatres/psychologues dans ma vie depuis l'âge de 17 ans pour mes troubles dépressifs, hypocondriaques ou autres et si j'avais été autiste quelqu'un s'en serait rendu compte quand même lol. Et puis voilà si tu me voyais en vrai tu verrais que je n'ai rien d'un autiste. Mais pas grave lol.

Mes phobies sociales viennent plus de ma timidité, de ma dépendance affective, de mon hypersensibilité et de certains traumatismes ou coups durs comme des déceptions amoureuses puissantes ou ma relation destructrice avec mon père. Et il y'a eu des périodes de ma vie où j'étais sociable, optimiste, ambitieux, où je me bougeais, je travaillais, j'avais des amis, je m'amusais. Et puis des périodes où je suis malheureux comme en ce moment. Avoir du mal à s'intégrer socialement ne veut pas forcément dire être autiste. Je trouve qu'on vit dans une société tellement pourrie (et je suis loin d'être le seul). Capitalisme destructeur, injustices sociales, connerie de certaines personnes, maltraitance des animaux etc. etc. vous êtes toutes au courant de tout cela.

D'ailleurs tu connais peut-être cette citation de Krishnamurti: " Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être bien intégré dans une société profondément malade." ;)

Le seul diagnostic psychanalytique que je rapproche bien de ma personnalité c'est le narcissisme. Et crois-moi ça peut être terrible d'être narcissique car on vit à travers le regard des autres. Et quand on est mal dans sa peau c'est chaud. Comme en ce moment pour moi. J'essaye de continuer à être moins narcissique mais c'est pas facile tous les jours.

Pour la transidentité je reste ouvert. Je me dis pourquoi pas. On verra si la vie me mets d'autres indices sur ma route à ce sujet et/ou quand j'en parlerais à un psy spécialisé. Mais là honnêtement j'y pense même pas en ce moment, j'ai d'autres problèmes à régler. Et je rappelle que ce qui m'a amené sur ce forum c'est juste les paroles d'une médium amie d'une de mes tantes. Une médium qui m'a vu sur Skype à peine 10 minutes et qui ne s'était pas montrée très sympathique.

Encore une fois, comme je l'ai dit à Rania et à toi, je garde tout cela dans un coin de ma tête et j'attends de voir ce que l'avenir me réserve à ce niveau là (la transidentité)...

Peut-être à bientôt. :)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Déni de genre??
Message non luPosté: 18 Avr 2018 10:34 
Hors ligne

Inscription: 06 Jan 2015 13:34
Messages: 3158
Localisation: lyon 69006
Sujet très intéressant. Merci cela me permet de comprendre certaines approche. Bon c est réducteur pour les psy a qui on reproche l incompétence du sujet , alors au il y en a des bon encore faut-il les trouver . Pour moi et par mon expérience il ne sont pas la pour dire si oui ou non tu es trans . Mais plutôt pour t accompagnée dans le questionnement qui suit . J ai eu a consulter sur la transidentité ainsi que pour mon opération du visage et cela fut bénéfique je ne jette pas la pierre ils sont utile pour parfois faire le tris dans des réaction ou des sentiments contradictoires

_________________
Longue vie et prospérité.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 29 messages ] 

Heures au format UTC [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 10 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Développé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par phpBB-fr.com