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 Sujet du message: [MED] Injection IM
Message non luPosté: 21 Juin 2019 20:21 
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Injection d’hormones féminisantes pour trans MTF

Révision 27, 1er sept 2017


Notes de la traductrice
Ce texte est un article sur l’usage de la méthode de traitement hormonal par injection intramusculaire écrit par Beverly Cosgrove et publié sur le groupe Facebook MTF Trans HRT Hormones.

Le terme « usagèr.e » a été ajouté au terme « patient.e », terme médical ayant trop tendance à pathologiser la transitude et l'utilisation de produits dans un but de féminisation de nos corps. L’écriture inclusive des personnes concernées a été adaptée afin d’inclure les personnes non-binaires lorsque le texte n’est pas explicite sur leur genre.



L’injection d’œstradiol a tendance à favoriser une féminisation plus rapide grâce à son efficacité et sa sûreté par rapport aux autres méthodes d’administration, permettant l’utilisation d’une dose plus élevée.
Aussi, concernant le développement mammaire, il est plus rapide (avec la génétique de chacune) et comporte moins d’effets « plateau ». Cette conclusion peut être observée par le croisement d’études cliniques et d’interviews de personnes transgenres MTF recevant ce traitement.

Des médecins reconnaissent que le développement mammaire peut être maximisé par l’injection d’œstradiol. (*5) (« IM estradiol may maximize breast growth ») Il y a plusieurs années j’ai observé que changer mon traitement pour les injections a occasionné un nouvelle croissance mammaire vers les 12 à 20 semaines suivantes. J’ai recommandé à des amies de considérer l’injection plutôt que les pilules, pour ensuite observer la même chose à chaque fois – même quand elles avaient été usagères d’autres méthodes comme les pilules d’œstradiol ou les patchs transdermiques pendant plusieurs années, changer pour les injections a eu tendance à provoquer un nouveau développement mammaire même quand la personne était en THF depuis plus de 20 ans. Cela fait écho à mon expérience personnelle, après 28 ans de THF et avoir utilisé les patchs pendant presque 5 ans, changer pour les injections m’a rapidement amené à une taille supplémentaire de bonnet en 3 mois. J’ai commencé à vouloir interroger d’autres personnes concernées, et partout les mêmes résultats sont apparus. Croiser ces résultats et leurs causalités a demandé beaucoup de lecture et de recherche – et même un peu d’auto-expérimentation. Cette lettre représente une synthèse des résultats de mes dernières 30 années d’observation en tant que femmes trans suivant un traitement hormonal. Elle représente aussi le témoignage d’amies personnelles et d’interviews de groupes d’individu.e.s plus larges, à la fois par les réseaux numériques et en face-à-face. Mon intention est ici d’améliorer la connaissance de l’usage sûr et pratique qu’est l’injection intramusculaire d’œstradiol en comparaison aux autres méthodes d’administration. Je vous invite à partager ce document avec des médecins que vous suspectez de ne pas être au courant (ou peu) de ce sujet. Certains médecins peuvent négliger les travaux de ce genre, mais il est important de souligner que quand des patient.e.s et usagèr.e.s se rassemblent et discutent de leurs pratiques et de leurs résultats, on appelle ça de « l’information anecdotique », et quand ce sont des médecins qui le chapottent, on appelle ça une « étude clinique ». Même si l’information qui en découle est la même.

L’injection d’œstradiol pourrait avoir des avantages de sécurité par rapport au ratio bénéfice-risque des autres méthodes d’administration. En particulier, depuis que des types de prise d’œstrogènes peuvent être plus efficaces que la prise orale d’estrogène pour la même quantité (due au passage hépatique), les patient.e.s dont les niveaux d’œstrogène doivent être dosés avec attention peuvent bénéficier de la méthode de l’injection. Voir le tableau suivant.

Méthode d’administration - Efficacité (%)
Sublinguale - 75
Injection Intramusculaire - 66
Comprimé - 60
Patch - 50
Gel - 50
Spray intranasal - 33
Estrone Oral - 16
Estradiol Oral - 16

Quels sont les avantages théoriques de l’injection IM ? Il y en a deux – voire tableau ci-dessus. (2*). Quand l’œstradiol est administré, une certaine proportion est métabolisée en estrone et estriol par le foie afin d’établir un équilibre. L’estriol agit en antagoniste contre les récepteurs d’œstrogène en présence d’œstradiol (3*), causant une limitation des effets féminisants des œstrogènes. La réelle efficacité de l’administration d’œstradiol est maximisée quand le ratio d’œstradiol par rapport aux œstrogènes totaux (œstradiol, estrone et estriol) est élevé. 85 % de l’œstradiol avalé en pilule est ainsi transformé en autres œstrogènes. (estrone et estriol). Les méthodes favorisant le mieux un haut ratio d’œstradiol par rapport aux œstrogènes totaux sont la prise sublinguale et les injections intramusculaires. La méthode d’administration sublinguale nécessite que la.e patient.e./usagèr.e permette à la pilule de se dissoudre complètement dans la bouche – mais avaler sa salive pendant ce temps entraîne la production d’estriol par le foie, à la façon des pilules. Pour ces raisons, la méthode de l’injection IM demeure la plus efficace des pratiques. La raison suivante est qu’elle permet de garder le niveau d’hormones le plus haut et longtemps possible, sans pics brusques haut/bas. Les autres méthodes, tout comme la prise sublinguale, provoquent des « pulsations » d’œstrogènes, avec un pic haut qui descends rapidement à un niveau bas, l’injection (dans le muscle glutéal) entraîne une montée lente équilibrée d’une descente encore plus douce. Le produit forme un réservoir d’estradiol, diffusé lentement dans le sang, disparaissant au bout de 3 à 4 semaines ; de multiples injections créent de multiples dépôts, chacun contribuant lentement au niveau d’œstrogènes dans le sang. Prendre une injection tous les 3-7 jours permet de maintenir ce niveau haut et constant, il n’y a ni pics haut ni pics bas et la descente est très douce. Puisque les troubles de changements d’humeur sont liés à la rapidité de changement des niveaux d’hormones, cela signifie que cet effet est minimisé, favorisant au maximum l’effet féminisant (dont le développement mammaire). Les expériences de patient.e.s et usagèr.e.s confirment qu’il semble y avoir une différence claire entre l’injection IM et les autres méthodes, qui favorisent des « pulsations » d’œstrogènes par des doses moins stables. Ci-joint deux graphiques montrant l’évolution du niveau de E2 dans le temps avec la méthode d’injection IM : (2*)

[NdlT : Les graphiques seront mis en page dans des posts réponse à l'article, afin de faciliter la mise en page]

Expériences personnelles sur le changement des patchs pour les injections : Une amie et moi-même avons fait ce changement des patchs pour l’injection IM d’Estradiol Valerate et toutes les deux avons fait l’expérience d’une croissance mammaire soudaine qui a commencé à partir de la semaine 4. Dans mon cas j’ai revu la dose à la baisse et le développement a diminué, voir stoppé, me laissant avec un bonnet supplémentaire après 12 semaines. Comprenez que j’ai été sous estrogènes pendant ces dernières 25 années et que j’ai déjà une poitrine large. Dans cette croissance je suis passée d’un 38D à un 38DD, ce qui est un volume important. Dans le cas de mon amie elle continue d’observer une croissance (elle dit avoir doublé en taille en un mois) mais son temps total d’utilisation d’estrogènes est inférieur à 2 ans et elle a une petite poitrine. Toutefois elle a observé un changement clair et soudain quelques semaines après avoir commencé les injections d’Estradiol Valerate et de Progestérone. J’ai reçu 2 témoignages similaires obtenus par contact Facebook. Je n’ai encore rencontré aucun cas où une femme trans était déçue après avoir changé des patchs pour les injections. Cela corresponds aussi aux observations que j’ai pu faire ces 30 dernières années. De manière générale, je pense qu’un traitement d’E.V. et P. peut représenter une des solutions de féminisation les plus rapides et complètes et parmi les plus « sûres » (une méthode d’implant a probablement une efficacité proche de celle des injections).

L’avantage de cette méthode est aussi la stabilité de l’humeur, particulièrement quand on la compare au patch transdermique. Pour celleux qui ont été hormoné.es assez longtemps pour atteindre l’atrophie testiculaire, le patch peut provoquer des changements rapides de taux d’estrogènes, qui peuvent entraîner des changements d’humeur très marqués. Mon expérience personnelle est assez parlante sur ce point, ayant frôlé la dépression nerveuse pendant une période où changements brusques d’humeur et stress au travail se combinaient, mêlé à des doses irrégulières d’estrogènes par les patchs. J’ai pu lier l’irrégularité de la diffusion d’estradiol à une routine sportive qui me faisait transpirer et donc causait de la sueur sous le patch : la présence de sueur réduisant l’efficacité du patch. Une demi-heure d’exercice « annulait » le patch plusieurs heures. De plus, la capacité de transfert avec la peau montrait un changement énorme suivant les endroits de pose sur le corps. On peut être amené.e à penser qu’il serait probable qu’un.e patient.e / usagèr.e répétant les écarts hormonaux pourrait engendrer des surdosages ou des envies suicidaires.

Effets secondaires : Une transpiration excessive des pieds et chevilles est un symptôme que je connais des estrogènes., par patch ou injection. Il y a une dose d’estrogène très précise en dessous de laquelle cette transpiration est négligeable, si je vais au-delà de cette dose, je m’en aperçois très vite. Cependant, si j’ajoute une petite quantité de progestérone, la dose maximum d’estrogene que je peux tolérer est bien plus haute. Après des années d’expérimentation, j’ai trouvé la dose exacte qui me donne le plus de résultat avec le moins d’effets secondaires. C’est un ratio de progestérone et d'estrogène d’à peu près un pour quatre, mg par mg. Je ne sais pas si ce ratio s’applique à d’autres. Je n’ai rencontré qu’une autre trans qui avait un problème similaire de rétention d’eau avec l’œstrogène. Ce n’est pas un problème majeur, mais c’est un effet secondaire à considérer.

Administrer des estrogènes. et de la progestérone par injection est une méthode puissante et il est essentiel que cela soit fait sous supervision médicale. Votre docteur va au minimum du minimum vouloir prendre vos niveaux d’œstrogène et testostérone, pour vérifier qu’ils soient assez élevés. Il pourrait aussi vouloir vérifier votre niveau d’enzymes du foie et d’autres facteurs. Ne vous lancez pas tout.e seul.e sans une attention médicale suffisante. Je réalise que certain.e.s patient.e.s / usagèr.e.s vont tenter de s’auto-médiquer malgré les risques. Auquel cas, prenez au moins en compte que l’automédication d’injections est, au moins, prouvée plus sûre pour la santé cardiovasculaire que les estrogènes oraux. En d’autres mots, vous auriez moins de chance de vous blesser à terme avec les injections qu’en utilisant des estrogènes sous forme de pilules. Cependant, vous agirez seul.e et sans aide. Souvenez-vous que baser ses propres doses sur celles de quelqu’un.e d’autre revient à chercher les ennuis, car chaque individu.e absorbe les estrogènes à des ratios et doses très différents, le même traitement peut amener pour quelqu’un.e un niveau d’œstrogène insuffisant ou un niveau dangereusement haut pour un.e autre... ou pour vous… Seules des analyses faites en laboratoire peuvent déterminer efficacement si votre dose est appropriée. CE N’EST PAS UNE EXAGÉRATION – une dose donnée peut varier par un facteur de 3 ! Les jeux de devinette ne font pas parti de ce voyage !

Ma dose actuelle d’Estradiol Valerate est légèrement en-dessous de 0,7mg par jour. J’ai fini par trouver le ratio exact de progestérone et d’estrogène qui fonctionne le mieux pour moi : environ 3,75 pour 1, progestérone en mg pour estradiol valerate en mg. Cela m’a pris 3 mois en essayant différents ratios, d’environ 2 à environ 7. Ce ratio me garde très « calme » [NdlT : « flat »] et les pieds bien au sol avec un cycle de 4 jours. Je n’ai aucune idée si ces chiffres peuvent être utile à d’autres. Je précise que ma dose d’estrogène est lente, même pour une femme trans post-op. Celleux qui sont pré-op et ont des testicules fonctionnels vont généralement devoir réfléchir à prendre 2 à 3 fois ces doses. Il m’est impossible de vous dire s’il faut garder le même ratio de progestérone à destination d’un.e patient.e / usagèr.e pré-op.

Prendre de l’estrogène par injection entraîne une hausse des niveaux d’estrogènes plus lente que vous pourriez le pensez. Commencer des injections à une nouvelle dose entraînera une hausse (comme mesurée par un test sanguin) sur les 8 semaines environ, pendant que deux choses font effet : (1) les estrogènes atteignent progressivement un équilibre avec l’estrogène stocké dans les tissus adipeux et (2) la collection de dépôts de vos précédentes injections relâche progressivement leurs dernières doses. Vous recevrez de l’estrogène surtout par le biais de la dernière injection, mais les précédentes contribuent aussi à en diffuser de petites quantités sur 30 jours ou plus. Il est important de se rappeler qu’un test sanguin fait 2 semaines après le début de cette méthode ne peut pas vous donner votre niveau final d’estrogènes. Vous devez être patient.e et avoir un second test au bout de 2 mois. La plupart des médecins ne semblent pas au fait de cette lente courbe, et peuvent se fier sur des tests trop précoces. Vous pourriez avoir besoin de demander à votre médecin pour un test après 8 semaines révolues.

Le coût d’Estradiol ou de progestérone en IM dans le commerce peut être très bas : la progestérone est actuellement en dessous de 20 dollars pour 10mL et l’Estradiol Valerate aux alentours de 70 dollars. C’est assez pour 3 mois avec mon dosage. Habituellement ce n’est pas couvert par un plan de remboursement de santé, mais à ce prix cela vaut la peine de l’acheter soi-même. Voici comment : une fois l’obtention de votre prescription, allez sur Goodrx.com [NdlT: site uniquement accessible aux résidents américains] et regardez leurs offres de réductions pour chaque injectable. Chaque pharmacie en bénéficiant est listée suivant votre lieu de résidence. Amenez le bon de réduction à une de ces pharmacies pour obtenir votre promotion. Acheter sa prescription sans offre promotionnelle peut multiplier son prix par 3. Les estrogènes et progestérones en solution injectable peuvent aussi être commandées par internet. Si vous avez une prescription, les meilleurs prix sont chez Strohecker’s Pharmacy, où ils peuvent proposer 10mL d’EV pour 50 dollars (note: alors que l’article est écrit, il y a pénurie d’EV sous forme 20mL, la forme 40mL étant toujours accessible).

Voici ici les images de l’avant et arrière des produits que j’utilise. Ces produits peuvent être fabriqués par différentes usines et sous différents labels, ils peuvent donc varier. Pour le cas de l’Estradiol Valerate, il est fabriqué en 10, 20 et 40mL.
L’estrogène :

[NdlT : L'insertion d'image sera faite dans les posts suivant l'article, le temps pour moi d'apprendre à bien utiliser les outils du forum. Merci de votre compréhension]

La progestérone :

[sic]

Pourquoi combiner les estrogènes avec la progestérone ? Dans mon cas, j’ai grandement améliorer ma tolérance d’œstrogène si j’injecte une dose bien précise de progestérone avec. Sans progestérone, j’ai des problèmes d’œdèmes. La progestérone m’aide aussi à éliminer quelques changements mineurs de l’humeur dus aux œstrogènes [NdlT : « mood swings »]. Cela m’a aussi donné une peau plus douce, hydratée et plus belle que je n’aurai peut-être pas eu autrement. La progestérone est aussi importante pour moi pour que ma libido ne touche pas constamment le fond. Des études récentes montrent que la progestérone peut participer à la santé et le bon fonctionnement du cerveau, particulièrement pour les femmes plus âgées. Il y a la pousse mammaire bien sûr, qui semble accélérée par la présence de progestérone, en plus d’un effet de « montée de lait » qui est assez temporaire et varie avec les doses de progestérone. Et enfin, il y a des données cliniques qui montrent qu’ajouter de la progestérone naturelle au mélange peut améliorer la sûreté de l’usage des estrogènes sur le long terme (note : l’effet opposé est mis en évidence pour l’acétate de médroxyprogestérone synthétique, qui est dangereux). De tout ce que j’ai pu voir, injecter les deux ensemble avec un certain rapport est bénéfique. Je ne le fais pas à cause du développement mammaire – ma poitrine est déjà plus large que je ne le voudrais, même si ce n’est pas si déplaisant qu’elle soit aussi large. Toutefois j’ai présenté la croissance mammaire comme un point bénéfique, puisque la plupart des jeunes femmes trans qui recherchent de l’information ici y sont sensibles. Outre la croissance mammaire et la peau douce, l’effet principal de la progestérone est d’amener les glandes mammaires et les tétons à leur stade final de développement. L’apparence de mes tétons/auréoles ressemble exactement à ceux d’une femme ayant eut des enfants. Ce niveau de développement n’est généralement pas possible pour les femmes trans MTF sans ajout de progestérone. D’ailleurs certains médecins diront simplement que ce n’est pas possible du tout, mais à l’évidence... si.

Et à propos de l’Estradiol Cypionate (EC) ? C’est une autre préparation d’estrogène injectable, de marque « Depo-Estradiol ». Il y a un certain nombre de différences par rapport à l’Estradiol Valerate : (1) Sa demi-vie est d’environ 11 jours, comparé à 7,5 jours pour l’EV (quand injecté dans le muscle glutéal. Elle diminue beaucoup quand injectée dans la cuisse ou ailleurs). (2) Son dosage est approximativement 3,5 fois plus efficace que l’EV, en poids. (3) Il a tendance à être moins visqueux que l’EV, donc il est plus facile et rapide à injecter dans de très petites aiguilles. (4) Le niveau haut est atteint en environ 4 jours après l’injection, au lieu de 2 pour l’EV. En général, l’EC semble être un bon choix pour les injections IM, surtout pour celleux sujet.e.s aux changements d’humeur qui cherchent une plus grande stabilité des niveaux de E2. Les injections moins contraignantes dues à sa viscosité sont aussi un plus. Notez que l’EC est uniquement disponible en concentration de 5mg/mL, qui est l’équivalent approximatif de l’EV en concentration de 20mg/mL.

La marque de l’EC est « Depo-Estradiol », est fabriquée par Pfizer, et peut être achetée pour environ 71 dollars par 5mL en concentration de 5mg/mL. Les génériques ne semblent pas être aussi faciles à acheter que les génériques d’EV, et je n’en connais pas les prix (les prix déjà assez bas de la marque étant sûrement déjà une raison). Une étude des ventes permet de voir que la version Pfizer a lentement augmenté son prix sur l’année passée. Voici ici une liste des génériques d’EC enregistrés avec un NDC [NdlT : National Drug Code – système américain d’enregistrement des médicaments], au cas où votre pharmaciste vous demande les codes. Je n’ai pas plus d’informations pour ces génériques, ni s’ils sont encore disponibles :
- 66466-6851 Estradiol Cypionate Injection, Carlisle Laboratories Inc
- 10892-0254 Estradiol Cypionate Injection, Lunsco Inc
- 10715-0254, Estradiol Cypionate Injection, Martin Surgical Supply

...Et l’Estradiol Benzoate ? La forme EB est disponible en quelques injectables distribués par des compagnies asiatiques. Il a la plus courte demi-vie, environ 4 jours. Pour une utilisation primaire d’estradiol pour un.e adulte pesant 90 kg [Ndlt : 200 pounds], produire un niveau d’estradiol sanguin d’environ 200-700mp/mL nécessite une dose de 15mg au minimum, injectée tous les 3 à 5 jours. (4*) Puisqu’il se converti assez rapidement en estradiol une fois injecté avant d’être éliminé, c’est probablement la forme d’estrogène injectable la moins pratique et le plus susceptible de conduire à des changements d’humeur et des surdosages. L’EB est présent combiné à de la progestérone dans les médicaments thaïlandais à bas prix et souvent automédiqués Phenikinon-F et Duoton-Fort, utilisés communément par les femmes trans de Sud-Asie. Phenokinon-F semble être un « estrogène lent » pharmaceutique et pour ce qu’on recherche vous pouvez l’utiliser comme source unique de progestérone, puisque la répartition de l’EB dans le mélange sera faible par rapport à l’estradiol utilisé par les patient.es et usagèr.es dans leurs sources primaire d’estradiol (comme l’EV). Le coût de ces ampoules PKF, même si vous les prenez par 18, est au-delà de 3 dollars, ce qui est tout de même moins intéressant mg par mg que le prix de la progestérone disponible dans le Susten, proposé par des compagnies plus connues comme AllDayChemist. Pour résumer, je vous conseillerais de ne pas vous embêter à acheter du Phenokinon-F. Même pour celleux qui paient de leur poche et cherchent des hormones le moins cher possible, vous pouvez obtenir des hormones plus sûres, mieux connues et proposée par une source plus réputée pour moins d’argent. C’est encore plus flagrant pour Duoton-Fort.

Le « Saint-Graal » de la féminisation hormonale sont de belles hanches rondes. Voici deux photos de moi d’aujourd’hui. Vous pouvez voir des hanches courbées, que vous pouvez obtenir (ce qu’on appelle une répartition féminine des graisses) d’un traitement majoritairement intramusculaire d’estrogène/progestérone de plus de 20 ans comme le mien. Croyez moi, mes cuisses et mes hanches étaient petites, rectilignes et très peu féminines au début.

[Cf posts suivant l'article]

A propos de l’auto-injection : Si l’auto-injection est une peur (et elle l’est pour certain.e.s), alors clairement cela peut être un obstacle à cette pratique. A cause de cela, beaucoup d’entre nous donne la responsabilité de cette tâche à un.e amant.e, un.e amoureuxse, un.e coloc, un.e ami.e... ; c’est une solution qui fonctionne car ielles peuvent vous faire l’injection avec une main précise et en voyant bien ce qu’ielles font, une fois qu’ielles savent exactement comment le faire. Si recevoir l’injection de cette manière est toujours un problème, alors peut-être que cette méthode n’est pas forcément la bonne pour vous pour un traitement sur le long terme. Mais laisser moi vraiment vous conseiller d’essayer. Vous POUVEZ vous y habituer. Je me suis fait au moins 2000 injections dans les dernières 25 années. Même si vous êtes nerveuxse, vous pouvez définitivement passez au dessus de ça après la première centaine ! Si la douleur est un problème, utilisez les nouvelles dimensions d’aiguilles 27 G de 31mm [Ndlt : « BD 27 gauge 1,25 inch »], elles sont littéralement indolores. (Voir plus bas les informations sur les aiguilles)

Le site d’injection : Il y a 4 endroits principaux d’injection auquel votre médecin a été formé pour l’injection IM. Ce sont le deltoïde (l’épaule), la cuisse, le ventro-glutéal (zone des hanches) et le dorso-glutéal (les fesses). Votre médecin ou infirmièr.e pourrait avoir une préférence pour le deltoïde ou le ventro-glutéal car ielles ont appris que la prise de substance y est plus rapide. C’est EXACTEMENT pourquoi vous ne voulez PAS utiliser ces locations. Pour citer un manuel médical : « Le site dorsoglutéal a un taux d’absorption plus lent, augmentant la possibilité d’un effet de dépôt de médicament et d’une potentielle surdose. » Voici la raison pour laquelle ce site est le plus adapté pour la prise d’hormones. Vous voulez la plus lente diffusion possible, afin que les pics de hausse comme de descente d’estrogène soient minimisés et diffusés sur plusieurs heures ou jours. Le site d’injection avec la plus lente et la plus douce absorption a toujours été la zone dorsoglutéale. C’est le quartier supérieur-externe du grand muscle fessier [NdlT : « upper-outer quadrant of the big buttock muscle »]. Si vous vérifiez la notification qui vient avec l’Estradiol Valerate et est produite par le fabriquant, elle spécifie une injection dorsoglutéale. La FDA (Food and Drug Administration) n’a approuvé l’injection IM d’EV que dans la zone glutéale. De plus, si vous vous renseignez auprès de cliniques de la fertilité ou des patient.es reçoivent des estrogènes par injection, ielles insisteront sur le fait qu’ielles n’injectent que dans le gluteus. Donc quand votre médecin ou infirmièr.e vous apprends l’injection IM, insistez pour qu’ielle vous apprenne comment le faire dans cette zone. Généralement, utiliser un miroir contre un mur est une bonne idée. Certain.e.s trans s’injectent dans la cuisse mais c’est une zone d’absorption plus rapide, et réduit l’efficacité de l’estrogène car il est éliminé plus vite par le corps. Si possible, restez sur le dorsoglutéal pour les meilleurs résultats possibles. Vous pouvez voir en vidéo un exemple de ma pratique d’injection (voir lien en bas).

Informations sur les meilleures seringues et aiguilles pour une injection intramusculaire profonde dorsoglutéale. Remarquez que vous N’AVEZ PAS BESOIN d’une prescription aux USA pour acheter des seringues et aiguilles [NdlT : en France non plus]. Les commander par voix postale plutôt qu’à votre pharmacie locale peut sauver du temps et vous assure que vous aurez le bon matériel (votre pharmacien.ne essaiera de vous convaincre d’utiliser le matériel qu’ielles ont en stock, quoi que ce soit, ce qui ne vous garanti pas d’être le plus adapté). Aussi à noter : il y a deux types d’aiguilles utilisées pour l’intramusculaire profonde dans le quartier supérieur externe du muscle fessier (dorsoglutéal) : la 27 G 1,25 inch [NdlT : diamètre extérieur 0.4128 mm, diamètre intérieur 0,210mm, épaisseur de mur 0,1016mm, longueur 31,75mm] et la 25 G 1,50 inch [NdlT : diamètre extérieur 0,5144mm, diamètre intérieur 0,260mm, épaisseur de mur 0,1270mm, longueur 38,10mm]. L’aiguille plus longue est légèrement moins confortable à cause de son épaisseur, mais elle va plus loin, ce qui permet une meilleure absorption ; l’aiguille plus courte est l’aiguille IM la plus fine disponible et donc celle qui cause le moins d’inconfort, mais ne va pas aussi loin. Si vous êtes en surpoids, l’aiguille longue pourrait être plus adaptée, mais je préfère utiliser l’aiguille la plus fine. Voici les infos :

Tous ces produits sont disponible par commande internet sans prescription, sur des sites comme ShopMedVet ou AllegroMedical. Vous pouvez y commander le tube, le piston et un des deux formats d’aiguilles suivant vos préférences (La 40mm est recommandée si vous avez des problèmes de surpoids, la 27 G est pratiquement sans douleur). Certain.es patient.es / usagèr.es tentent d’utiliser des seringues de 3ml. Notez que les lois de la dynamique des fluides veut que la force développée pour bouger un liquide au travers d’une fine aiguille soit TROIS fois plus forte pour un cylindre de 3ml que pour un cylindre d’1ml. Aussi, les cylindres « lance-fit » ou « slip-fit » à prix discount comme les cylindres TB ne sont pas adaptés du tout : Les cylindres Luer-lock sont nécessaires pour prévenir les fuites.

[NdlT : Suite aux règles d'écriture du forum concernant les hyperliens, les liens d'achat de matériel et de désignations pour choisir le bon équipement sont disponible sur les posts suivant cet article]

Procédure d’injection : Quand je prépare ma piqûre, je commence par recueillir l’EV avec une aiguille 20 G de 25mm, puis j’aspire un peu d’air, puis je recueille la P avec la même aiguille, puis je change d’aiguille pour une 27G de 31mm [NdlT : 1,25 inch], j’éjecte l’air, puis en un seul mouvement doux et sûr j’insert l’aiguille au complet dans la peau.

Voir ma vidéo sur l’auto-injection :
YouTube -- http://youtu.be/q2vNVT68Ya0

Question : à quelle fréquence faire les prises ? Cela dépends si vous injectez l’estrogène seul ou en combinaison avec de la progestérone. L’injection de progestérone a une demi-vie plus courte que l’estrogène. J’ai trouvé qu’avec l’estrogène seul, un cycle de une fois par semaine est suffisant, mais quand un ajout de progestérone est fait, un cycle de 2-4 jours est mieux. D’après ma seule expérience personnelle, vous n’aurez pas une dose douce et continue de progestérone si vous espacez les injections d’une semaine ou plus (Certaines recherches montrent que la demi-vie de la progestérone se situe entre 2 et 3 jours). Considérant un traitement basé uniquement sur l’estrogène, un espacement de 4-7 jours est habituellement suffisamment doux (voir le graphique ci-dessous) celleux qui prennent leur estrogène avec de la progestérone et qui souhaite les fluctuations de niveau de E2 les plus douces possibles, trouveront que la douceur ultime est un cycle de 2 jours.
[Cf tableau "E2 Level Variation, 2 Day Injection Cycle"]

Question : que faire si mon médecin refuse de me prescrire des injections ? Certains docteurs ne voient pas les avantages et vous ne pouvez pas leur en vouloir si leur cursus n’a inclu aucune forme de thérapie de transition hormonale. Il est malheureux que les expériences de proches et les recherches personnelles ont encore à jouer un si grand rôle dans le choix optimum de nos traitements hormonaux. Quelque soit l’issue c’est votre corps et vous aurez à faire les choix à partir des meilleures informations auxquelles vous aurez accès. Si vous voulez persister, demandez à votre médecin pourquoi il ne souhaite pas prescrire d’injections. S’il vous donne une réponse spécifique à votre situation propre, alors il pourrait avoir une justification médicale. Par exemple, la peur d’une réaction aux estrogènes injectables (il y a eu des cas) ou d’autres problèmes. Toutefois, s’il parle de principes généraux en ce qui concerne sa formation, son expérience avec les hormones ou des publications de « normes » internationales, ou son inquiétude que des patient.es se blessent par ielles-même en faisant leurs propres injections, alors il est de votre droit de remettre ça en question, et dans certains cas, malheureusement, vous devrez prendre votre traitement en main, ou changer de médecin. Vous pouvez lui demander simplement s’il craint que vous ne touchiez le nerf sciatique avec l’aiguille. C’est une peur commune qu’ont les médecins. Depuis le temps que je fréquente la communauté trans, je n’ai jamais rencontré de femme trans qui s’est blessée en s’injectant ou en heurtant le nerf sciatique. La plupart des « accidents » sont du par des infirmièr.es et médecins ielles-même, apparemment. Une courte formation vous garantira de savoir comment éviter cela. Quand injecté correctement dans le quadrant supérieur externe du muscle dorsoglutéal, le nerf sciatique est éloigné d’au moins 8 cm, et ne cours pas de risque d’être touché. Les personnes trans qui s’administrent ielles-même leurs injections deviennent rapidement des expert.es à toucher la bonne zone avec précision et avec le moins de difficulté, car ielles se sont administré des centaines ou des milliers d’injections dans leur vie. Dites vous que des millions de personnes se font des injections quotidiennement pour toute un tas de raisons de santé différentes. Les injections d’hormones ont été utilisées pendant beaucoup, beaucoup de décennies. Dites vous aussi que les médecins prennent souvent des décisions basée sur des informations incomplètes ou dépassées en terme de sécurité, ou pour protéger leurs pratiques, et aussi souvent malheureusement ne sont relativement pas concernés à propos de l’efficacité de votre traitement ou vos symptômes psychiatriques dus aux changements de niveaux d’hormones. Enfin, et cela doit être dit, si votre dossier médical comporte de récents symptômes d’alcoolisme, votre médecin pourrait mettre en doute votre capacité à toucher la zone adéquate d’injection et de vous blesser – dans ce cas, votre médecin pourrait avoir un bon point – ce qui est une bon motif pour se débarrasser de l’alcool et d’être sobre.

Question : « Mon médecin dit que les patchs sont plus sûrs que les injections, que lui répondre ? » Votre médecin est probablement influencé par certaines publications. Le patch est une médecine brevetée, des compagnies paient donc des études afin de montrer sa sûreté – et physiquement le patch semble très sûr. D’un autre côté, les génériques d’estrogènes bio-identiques et de progestérone à injecter ne semblent pas très lucratifs pour l’industrie pharmacologique, donc peu d’études sont publiées sur le sujet. La différence de nombre de publications, due à l’effet du financement par les compagnies, peut créer une illusion de supériorité, qui est un effet recherché par les grands groupes industriels intéressés – et explique pourquoi ils fournissent test après test de leurs produits. Cela ne prouve pas l’efficacité, mais uniquement la sûreté. D’après les considérations théoriques qu’on peut en faire, les injections devraient avoir un niveau de sûreté similaire, car elles utilisent le même estrogène bio-identique et ne sont pas appliquées par voix orale. Mais ce n’est PAS AUSSI SIMPLE. Les patchs peuvent causer des changements sévères de l’humeur chez beaucoup de personnes trans, particulièrement chez celleux dont la production de testostérone est stoppée ou absente. En devenant l’unique source d’estrogène – et cet estrogène se libère dans la peau de manière irrégulière – les taux d’estrogène peuvent monter et descendre brutalement. La sueur produite par le tour d’un bloc de rue en courant peut stopper l’absorption du patch pendant plusieurs heures. Mon endocrinologue a même avoué que c’était courant. D’un autre côté, les estrogènes injectés se diffusent lentement dans le flux sanguin et ne sont en rien affectés par votre activité physique, votre régime alimentaire, etc. De plus, les patchs ne peuvent pas être ajustés en dosage. Beaucoup de personnes trans trouvent qu’avec l’injection d’estrogènes il y a un niveau exact d’équilibre qu’ielles souhaitent et peuvent atteindre au plus proche dans leur dosage, au bout de mois voir d’années de petits ajustements – mais vous ne pouvez pas sculpter les patchs ni les appliquer de manière à obtenir ce dosage exact. Et pour finir, il y a la question du suicide – les changements brutaux d’humeur, qui sont possibles avec les patchs, pourraient avoir un rôle dans le taux de suicide des personnes transgenres pendant leur traitement hormonal, autant que le surdosage et les maladies psychiques. Les études de ces corrélations sont absentes, mais l’accumulation de faits anecdotiques (sur moi et d’autres) vont dans ce sens. Si on prends en compte les dommages psychologiques, on peut penser très fortement que les patchs sont bien moins sûrs que les injections. Si votre médecin le savait, ielle prescrirait ces patchs avec bien plus de précaution pour des femmes trans que des femmes cisgenres.

Question : « Mon médecin m’a prescrit de la spironolactone. Puis-je le prendre avec les injections ? » La réponse courte : Oui, mais vous n’en avez pas forcément envie, et vous pourriez NE PAS EN AVOIR BESOIN. La spironolactone est utilisée pour supprimer rapidement votre niveau de testostérone. Cela produit une réduction rapide de la capacité de l’érection, ce qui peut entraîner un soulagement rapide à une dysphorie génitale. Mais un problème est associé à la Spiro que votre médecin pourrait ne pas vous dire. Des études cliniques listent une longue suite d’effets secondaires. Voici quelques exemples de ce que la Spiro fait : (1) cela paralyse temporairement votre système neuroendocrinien, de sorte qu’il ne soit plus en mesure de produire autant de testostérone. (2) Cela bloque les récepteurs de testostérone dans le corps. (3) Dans ses effets sur la genèse neuro-stéroïdienne, il a été constaté un lien avec la dépression légère à moyenne et des troubles du sommeil, et semble avoir des effets négatifs sur la capacité à traiter le stress émotionnel. (4) Cela entraîne fréquemment des crampes musculaires légères à sévères, particulièrement pendant le sommeil. (5) Cela peut souvent provoquer des troubles digestifs très déplaisants. (6) Certains effets féminisants à court terme peuvent apparaître, mais cela ne féminise pas en tant que tel à un niveau notable (cela libère une partie de votre estrogène interne, mais il apparaît que cela soit temporaire (?). (7) Et le pire effet : cela encourage le corps à provoquer un hypercortisolisme qui réagit contre la redistribution des graisses que les personnes transféminines souhaitent obtenir. Cela peut éventuellement mener lentement à un ventre distendu (obésité centrale) qui ne peut être réduite ni par un régime alimentaire ni par la chirurgie. Les personnes MTF cherchant une « silhouette sablier » peuvent s’apercevoir que la Spiro est plutôt entrain de leur donner une « silhouette pomme » ! Rester sur la Spiro pendant un mois n’est pas très grave mais 6 mois est assez long pour voir ces résultats. Le problème est particulièrement sévère quand les docteurs prescrivent 100mg à 400mg par jour de Spiro, au-delà de son utilisation en tant qu’anti-hypertenseur. Certains médecins ont gardé leurs patient.es/usagèr.es sur la Spiro au-delà de 5 ans ! Ces personnes montrent fréquemment une obésité centrale (le « ventre de bière ») comme on peut s’attendre face à de hauts taux de cortisols. La tragédie est qu’à moins que vous ayez un rare problème avec les estrogènes, la spironolactone n’est JAMAIS nécessaire à un THF. Beaucoup d’études cliniques et d’expériences personnelles montrent que la fonction testiculaire peut être totalement supprimée avec les estrogènes seuls. L’injection d’estrogènes est particulièrement efficace dans la suppression de la production de testostérone – Un fait anecdotique montre que l’ajout de progestérone dans le traitement augmente sont efficacité anti-androgène. Supprimer la testostérone avec les estrogènes seuls demande des niveaux d’estrogènes à un haut niveau de féminisation (E2=350-650) pendant plusieurs mois, et aucun autre type de prise ne permet d’obtenir de manière sûre et avec précision des niveaux d’estrogènes plus facilement qu’avec l’injection. Généralement, après une courte durée d’injections, il n’y a plus besoin d’aucun anti-androgène pour la plupart des patient.es/usagèr.es. Dans mon cas, mes niveaux de testostérone ont atteints ceux du sexe femelle de manière plutôt douce en quelques mois après le début des injections d’EV et P sans aucun anti-androgène. Des études cliniques récentes montrent qu’aujourd’hui environ 34 % des patient.es et usagèr.es de THF se traitent avec succès sans usage d’anti-androgènes, et ce nombre augmente au fur et à mesure que les praticien.nes retirent la Spiro des THF. Après une période plus longue, le traitement d’estrogènes entraîne une atrophie testiculaire profonde et irréversible, de sorte que la production de testostérone ne puisse plus du tout se recouvrer. Ainsi les dosages d’estrogènes peuvent descendre lentement à un niveau plus modeste (E2=200-400). Après orchidectomie totale, des dosages encore plus bas sont possibles pour un traitement plus sûr tout au long de la vie.

Mentions : (1) mon expérience personnelle peut différer d’autres. J’ai été un « bébé DES » et eu une certaine féminisation observable dès la naissance, de sorte que mon système endocrinien mâle a été plus simple à supprimer que la moyenne. J’ai des caractéristiques urogénitales qui impliquent l’existence d’une anatomie interne intersexe. Toutefois, j’ai eu l’occasion de participer à la procréation de deux enfants par la méthode habituelle, j’étais donc originellement un chromosome mâle. (2) De plus, je suis une patiente, pas un médecin. Cet article devrait être un point de départ pour votre propre cheminement de décisions en partenariat avec votre médecin. Néanmoins j’ai observé bien d’autres personnes et traitements différents pendant ces presque 30 dernières années, je reporte donc aussi mon expérience et mes observations.

*Note : les résultats de la méthode de l’implant peuvent être proches de ceux des injections. La méthode de l’implant consiste à l’injection longue durée de solides, au lieu de solution liquide, et nécessite une intervention chirurgicale mineure pour l’implantation. Cette méthode tends à laisser des cicatrices, ce que ne font pas les injections si elles sont administrées avec des aiguilles aux diamètres adaptés (25 ou 27 G). Un autre inconvénient de la méthode de l’implant est que le dosage n’est pas facilement ajustable. Un autre inconvénient est que l’implant est habituellement administré avec du medroxyprogestérone, un progestine qui peut être dangereux pour certain.es.

Références :
(1*) "A comparison of the pharmacokinetic properties of three estradiol esters", Driowo et al, ContraceptionVolume 21, Issue 4, April 1980, Pages 415-424
(2*) Data for tables and charts taken from "Pharmacology of Estrogens and Progestogens -- Influence of Different Methods of Administration" by Kuhl, from Climacteric, 2005;8 Suppl 1:3-63.
(3*) "Molecular and kinetic basis for the mixed agonist/antagonist activity of estriol." by Melamed M. et al, Mol Endocrinol. 1997 Nov;11(12):1868-78.
(4*) "Dynamics of basal pituitary gonadotropin secretion and responsiveness to LRH following estradiol benzoate in normal girls.", Gurewitz, R et al, Hormone Research V.16 Issue 3, 1982.  PMID 6809554 
(5*) "Transgender Health Primer", Katie Imborek , Co‐Director University of Iowa LGBTQ Clinic, [http://ir.uiowa.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1053&context=fmrc]  

Quelques commentaires

Je suis passé.e de deux ans de patchs à l’injection d’estradiol tôt cette année, et au final les coûts sont plus bas, mon développement s’est accéléré, je me sens mieux et j’ai été capable de lâcher mon anti-androgène (spiro). (BB, 8/25/14)
ça en vaut la peine, je ne m’étais encore rien injecté.. MAIS il y a un couple de sisters dans ce groupe qui m’ont convaincu d’essayer… donc je l’ai fait. Je dois dire que j’aurais voulu avoir toujours utilisé ça. Le mélange d’EV et P que j’utilise en ce moment semble fonctionner mieux et plus vite. Aussi, je pense que les effets des estrogènes sur mes pensées sont aussi un peu mieux. Je vous laisserai savoir si quelque chose de négatif se produit, mais pour le moment je suis plutôt convaincu.e pour des injections pour toujours. (BG, Aout 16 2014)
(Re:progestérone) Je suis heureuxse de voir que mes tétons se sont élargis de 1,5 à 2,6 cm en seulement 4 mois. Oui, j’ai des petits tétons. Mes seins ont aussi grossi mais difficile de les mesurer. Ma dose ? Environ 25mg/semaine. J’ai mélangé les deux (EV/P) dans la même injection (une fois par semaine). (MN 8/1/14)
Il y a deux ans quand j’étais uniquement aux patchs, ma pression sanguine était de 140/90 la plupart du temps. J’ai commencé à me médiquer pour l’hypertension quand ma tension a commencé à aller au-delà (155/94). Mais quand j’ai changé des patchs pour les injections (EV&P) ma pression sanguine a baissé. Maintenant, deux ans plus tard, je suis à 120/70 (BC 8/16/14)
Je suis aussi aux injections. Depuis environ 14 mois. Je prenais des médicaments pour l’hypertension. Ma pression il y a deux jours était 121/65 ! (EB 8/15/14)
Ma santé est bien meilleure et mes niveaux sanguins sont parfaits. J’ai supprimé la spiro parce que les injections font très bien leur travail. Les pilules (estradiol & spiro) avaient tellement d’effets secondaires et je vois que les troubles que j’avais se sont arrêté rapidement après les injections. La preuve est là et les effets cumulés des médicaments à prise orale sont pléthore de troubles sur les organes, donc je dirais que les injections sont bien plus sûres que les patchs ou les pilules sur le long terme. Je fais moi même mes injection ou demande l’aide à un.e ami.e. (RH 8/15/14)
J’ai été au bord de l’hypertension pendant des années, assez pour prendre un traitement pour cela à des moments, j’ai aussi répondu positivement aux injections d’EV, au bout d’un mois ma tension était à 113/73 (KT 8/15/14)
C’est ce que j’ai pris pendant 9 ans et j’ai des hanches très très rondes ! (BN 8/5/14)
Je suis entièrement d’accord avec votre article sur l’injection intramusculaire. J’ai moi-même été en THF pendant un peu plus que 6 ans et demi et j’ai vu de très bons résultats en injectant mes hormones. Merci… (KCH 10/24/14)
Est-ce que les estrogènes seuls fonctionnent ? Absolument… à cause d’une rupture de stock de mon ancien traitement, je suis passé aux injections et ai choisi de retarder les anti-adrogènes jusqu’à ce qu’ils soient prouvés nécessaires. Et je n’en ai juste pas eu besoin. Pendant ces 3 ans et 9 mois mes niveaux de testostérone ont été à un niveau bas de femme cis (8ng/dl et 1pg/mL respectivement). Mon dernier niveau de E2 est à 525pg/mL, juste là où je le veux. Encore mieux, les lipides et hémoglobine A1C semblent parfaitement bien, autant que les fonctions hépatiques et métaboliques générales. Donc sur le papier je suis bien, mais subjectivement je me SENS aussi bien, physiquement ET émotionellement, et je suis aussi très heureuxse de mon développement. (KT 4/23/15)
J’ai pris un THF entièrement oral pendant presque 5 ans, mais n’ai pas vu de réelle féminisation jusqu’à ce que je commence les injections IM il y a 15 mois. Les estrogènes oraux sont selon moi un gâchis de temps et d’argent, et la plupart de celleux à qui j’ai pu en parler sont d’accord. Le foie a juste trop d’effet sur la prise orale, même pour la prise sublinguale. (DJ 5/15/15)
Quand je suis passé.e des pilules aux injections, c’était comme si ma féminisation était passée de la 1ère à la 4ème année. J’ai pris a peine un bonnet après 6 mois de pilules puis j’ai atteins presque un B en 3 mois d’injections. J’utilisais les pilules Estrofem 6mg/jour et progestérone USP 100mg/jour. Je suis passé.e à l’EV 10mg/ml – 1ml tous les 5 jours et P 50mg/ml – 4ml tous les 5 jours. Mes cycles et dosages ont changé depuis, mais c’est mon expérience de changement des pilules pour les injections. (VD 12/27/15)
...Ils ont voulu me faire prendre de la spiro pour faire baisser mes hauts niveaux de T. J’ai refusé. J’ai cité l’étude de NIH sur la spironolactone et les fonctions cognitives, je n’ai pas réjoui les médecins. 14 semaines plus tard j’ai commencé l’EV en IM (injection glutéale). Seulement de l’EV, rien d’autre. Les résultats sont arrivés et ont montré que l’injection d’EV avait supprimé 99,3 % de ma T. Je venais d’un niveau anormalement haut pour un corps mâle à un niveau très bas pour un corps femelle. 3 mois d’EV en IM a maté ma testostérone. Je réalise que ce n’est qu’une petite donnée en plus, mais selon comment la chimie de mon corps a répondu je ne vois pas pourquoi quiconque aurait à s’administrer de la spiro dans le corps si ielle fait un THF d’injection IM d’EV. Je voulais juste montrer à celleux qui doutent que la T peut être baissée uniquement avec de l’estradiol que c’est possible et sécure. (GB 4/10/16)
J’ai mes injections d’EC et P par maon gynécologue. J’ai eu… à éduquer mes médecins… j’ai utilisé des estradiols bio-identiques pendant 2 ans et demi avec un peu de féminisation [mais maintenant] mon EC m’a donné un bonnet B et… des hanches très féminines:) (CAN 4/15/16)
Les injections m’ont littéralement sorti de l’impasse de 6mg d’estradiol par jour à 6mg/jour d’EV par semaine. Chacun.e a un phénotype unique et un métabolisme différent d’estrogènes par les intestins et le foie. Si vous êtes comme moi, 99 % de traitement oral de E va desactiver les métabolites qui sont susceptibles d’être des récepteurs antagonistes, donc la prise orale est contre-productive. Les injections contre-carrent en effet ce risque. (RS 1/30/17)
Les patchs n’ont jamais fait grand-chose pour moi et j’ai fini par en appliquer un tous les 3 jours et demi en changeant d’endroit et les patchs sur un cycle de 7 jours. Pas de résultats satisfaisants. J’ai essayé le gel et eu encore moins d’effets. J’ai donc changé pour Progynon Depot (EV en injection IM). Ô combien mon corps en avait besoin. Cela marche très bien. (RS 1/30/17)
J’ai changé des pilules d’EV pour l’injection sous-cutanée d’EV il y a 10 jours et je me sens mieux que je n’ai jamais été, j’étais plutôt choquée quand mes symptomes post-ménopause se sont inversé en quelques jours. (JE 2/10/17)
Je suis si heureuxse que plaider ma cause à mon endocrinologue m’ai permit de sortir du traitement oral pour l’injection d’EC. Je n’aurai jamais pensé essayer si ce n’est pas grâce à ce que j’ai pu apprendre du Forum MTF Trans HRT Hormones – Merci Beverly ! (MT 2/20/17)
J’ai suivi un traitement de pilules 8mg/jour pendant 3 ans et mon niveau d’estrogènes était de 108. Je suis passé.e aux injections il y a 10 jours et j’observe déjà de la douceur et un gonflement de mes seins, je sens que ma féminisation s’accélère déjà très vite, je suis vraiment très heureuxse d’avoir changé. (ES 3/9/17)
J’ai reçu mes bilans, après avoir lu cet article j’ai décidé d’essayer d’arrêter les pilules de spiro et estrogène pour supprimer la testostérone avec les injections seulement. J’ai fait mes tests deux fois : un juste avant le changement, puis l’autre 10 semaines après le changement. Après 10 semaines, les choses sont claires : dans mon cas, les injections IM seules, sans spiro, ont parfaitement et totalement supprimé ma testostérone. Mon niveau de T est resté à 7ng/dl. Mon niveau de E2 est passé de 202pg/ml à 358pg/ml… J’injecte tous les 4 jours dans le quadrant supérieur externe du muscle fessier. Je trouve ça plus efficace que tous les 7 jours, avec absolument aucun problème de changement d’humeur ou de fluctuations. (BK 4/30/17)
Un vote de plus contre la spiro ! Je prends 4,5mg/3,5jours d’EV en IM depuis 7 semaines. Je viens d’avoir mes résultats d’analyse : E2=360pg/ml et T=4ng/ml.. Je me sens BIEN ! La prise de sang a été faite littéralement quelques minutes avant la prochaine injection… (DL 8/30/17)
Je sais que les résultats individuels varient, toutefois pour ma l’injection IM d’estrogènes a été une bénédiction. Les résultats ont été spectaculaires et se sont confirmés avec le temps. Pour moi il a fallu 8 semaines pour observer des améliorations majeures. Mon médecin me prescrit 10mg tous les 10 jours et je suis passé à 10mg tous les 7 jours en deux prises (5mg par 3,5jours). Quand j’ai ajouté les injections de P je les ai combiné puis injecté 24 heures après l’estrogène. Je peux dire que cela a provoqué un dévelopement incroyable des tissus mammaires, mon humeur est aussi un peu plus stable. Essayez et si vous n’avez pas beaucoup d’exposition au soleil complémentez vous en vitamine D. Je vous souhaite le meilleur. (MB 9/3/17)
Après avoir arrêter la spiro le mois dernier et changer pour les injection voici les résultats : Pré-injections (8mg progynova, 100mg P) : E=324pmol/L, T=17nmol/L. Après 5 semaines de 0,5ml(10mg) pw et 0,5ml(25mg) tous les 3 jours : E=2836pmol/L, P=4,2nmol/L, T=0,772nmol/L, Tlibre=0,00443nmol/L. C’était la première fois que ma T était dans des niveaux de femme cis même après 200mg de spiro pendant 8 mois ! (SH 9/4/17)


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 Sujet du message: Re: [MED] Injection IM
Message non luPosté: 22 Juin 2019 08:51 
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Inscription: 19 Sep 2018 21:04
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Je suis désolée je viens de m'apercevoir que le titre n'est pas du tout assez précis, j'aurais voulu préciser "Injection intra-musculaire d'hormones féminisantes pour MT*", l'injection IM étant une pratique bien plus connue chez les personnes trans FT* souhaitant se masculiniser hormonalement.

Dans "Notes de la traductrice" j'aimerais aussi modifier l'expression "féminiser nos corps" par "nous approprier nos corps", pour inclure nos frères trans hommes et FT*! Désolée encore pour ce cafouillage.

Si l'équipe de modération souhaite faire la modification j'en serais très heureuse.


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